Je ne suis pas certaine de savoir quoi penser de ce que je viens de voir mais ce dont je suis sûre c’est que je n’ai jamais été aussi touché par la mort d’un poisson rouge dans un film et que rien que cette scène me donne envie de qualifier la réalisatrice de génie. Evidemment, c’est l’émotion qui parle; car c’est à cela que le film excelle: créer l’émotion avec un rien. Créer l’émotion en filmant une collection de personnages délicieusement dérangés: une artiste aux airs d'Amélie Poulain version ricaine, grand planche à pain aux jolis yeux bleus qui tombe incompréhensiblement amoureuse d’un vendeur de chaussures pour lequel on ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie alors que tous ses actes devraient nous pousser à trouver ce personnage dérangeant, ses deux fils légèrement paumés, deux adolescentes en chaleur, une gamine flippante, la directrice d’un musée d’art contemporain qui semble être le personnage le plus droit dans ses pompes jusqu'à ce que... et quelques autres personnages satellites tous un peu dérangés et maladroits avec la vie dans leur genre.
En faisant s'entrecroiser les histoires de tous ces personnages, le film créé par émulation et à l'aide d'une jolie BO très inspirante, une poésie douce qui m'a fais arborer un sourire niais toutes les 5 minutes de visionnage. Au final, un moment touchant épicé de quelques scènes perturbantes: faire dire des insanités à des petits enfants aux bouilles angéliques fait toujours son effet. Je n’ai toujours pas d’avis sur cette scène de baiser: mignonne ou dérangeante. Sûrement les deux.
Film vu grâce au partage de films: https://www.senscritique.com/liste/Partage_de_films_edition_avril_2018/2071228