Sec et sans bavure

"Mojave" est un film sec, condensé et tristement incompris avec un second degré qui n'a visiblement pas été bien perçu. Il ne faut pas chercher à le comparer à "The Departed", également écrit par William Monahan, quoiqu'on y retrouve des gimmicks d'écriture. Dans le ton, il est plus proche de ce qu'un Steven Soderbergh a pu faire avec "Haywire" par exemple. Certains passages sont très drôles grâce à un jeu de montage qui vient souvent casser des moments qui se veulent "épiques". Oscar Isaac et Mark Wahlberg cabotinent généreusement et Garrett Hedlund nous fait du Charlie Hunnam avec des moues désappointées et une rage intérieure que l'on voit bouillonner. La philosophie abordée n'est pas le point fort du film et les enjeux de la rencontre christique/satanique dans le désert ne sont pas très clairs. On peut aussi reprocher plein de trucs au scénario mais c'est justement l'histoire de deux scénaristes paumés face à une réalité qu'ils n'arrivent pas à raccrocher à leurs histoires. Le méchant ne cesse pas d'agir comme dans un film très hollywoodien, ce qui confère toujours un coup d'avance au héros qui a bien plus d'idées en tête. Alors c'est loin d'être parfait, l'idée est meilleure que le résultat mais il ne vaut certainement pas un tel bashing.