Découvert une nuit, caché après minuit sur TF1. Revu à l'occasion du Festival Premiers Plans, thème "Théâtre et cinéma", en présence d'un comédien et metteur en scène, dans une copie qu'on aurait dit "agrandie" à la taille de l'écran, plus floue que lors d'un passage télé !
Et finalement revu sur ARTE, à l'occasion du 400ème anniversaire de Molière.
Paris, 1632. Jean-Baptiste a 10 ans lorsqu’il perd sa mère. Son père, Jean Poquelin, est tapissier du roi. Le jeune garçon applaudit les farces de Scaramouche à la foire et découvre la comédie en jouant avec les gamins de son âge. Au moment de choisir sa carrière, il refuse la charge paternelle et part faire des études de droit à Orléans.
Le film est coupé en deux "périodes" qui se distinguent dans le ton et surtout la portée:
Une première partie couvrant les origines de Jean-Baptiste Poquelin, sa jeunesse, qui réfléchit sur les influences de Molière. Ca saute entre différentes époques, c'est fait "d'explosions" mémorables (des gens, des sons, de la boue, du sang, etc) qui sont ce que retiennent le plus souvent les spectateurs, ces scènes vivantes entrecoupées de courtes pauses pour mieux frapper le public à chaque fois. C'est une très belle restitution d'une époque, d'un monde. (Et pourtant des gens ont quitté la salle.)
(Puis d'autres ne sont jamais revenus passé l'entracte.)
Une deuxième partie plus sage, que l'on aura souvent (à tort) envie de qualifier d'acédémique ou de ronflante, sur l'artiste. Elle se concentre sur son accès à la renommée qu'on lui connaît et sa vie d'artiste bien installé, jusqu'à sa célèbre mort (présentée comme il se doit par l'une des plus spectaculaires scènes du film, parmi d'autres plus regroupées dans la 1e moitié)
Caubère (que l'on connaît notamment dans le rôle du père Pagnol, pour Yves Robert) qui intervient d'abord comme comédien (dans le rôle de la Mort) puis joue le héros, jeune homme et adulte, excelle dans tous les registres qui lui sont demandés.
Laissons maintenant parler la créatrice de ce film-spectacle:
«Un film sur l'homme Molière, et sur l'artiste. Sur cette question : comment cet homme-là devient-il cet artiste-là ? Ce qui a fait Molière, c'est son siècle, sa famille, son quartier, ses voyages, son aspiration au théâtre en tant qu'acteur d'abord, ses rencontres et ses influences - notamment celle des comédiens italiens et de la commedia dell'arte.»
― Ariane Mnouchkine