L’égocentrisme de Xavier Dolan fait toujours peur à l’approche d’un nouveau film de ses mains. Mais encore une fois, le cinéaste réalise un coup de maître dans le cinéma d’auteur. Avant d’être l’histoire d’un garçon atteint d’impulsivité et de violence, c’est le portait d’une mère que traite le réalisateur. Anne Dorval joue une femme poignardée au cœur par la maladie de son fils et se doit de faire des choix et vivre avec. Filmé dans des plans très rapprochés, accentués par le format quatre-tiers, Mommy nous prend en témoin de cette vie insoutenable et pourtant plein d’amour. Le jeune Antoine-Olivier Pilon avec sa gueule d’ange est dans son personnage, rongé par les sentiments qu’il ne peut contrôler. Suzanne Clément quant à elle se révèle bluffante. Jusqu’à présent aucun de ses rôles n’ont été les mêmes. Mystérieuse et bloquée par un évènement passé, elle se meurt dans un quotidien familial qui ne lui convient pas. C’est en faisant cette rencontre avec Steve et Diane que son sentiment de revivre survient. Xavier Dolan fait avec un Mommy, un hommage à toutes les mères qui aiment leurs enfants quoi qu’il arrive, même quand elles sont détestées par ces derniers. Si certains choix musicaux étonnent parfois, le jeune prodigue nous bouleverse, nous fait rire et tout ça dans le cinéma qu’ont aimaient tant. Prix du Jury au Festival de Cannes 2014, Mommy est une œuvre qui chavirera de nombreux cœurs.