Qu'y a t-il de plus fort que l'amour d'une mère?
Ça y'est. Xavier Dolan,le petit prodige québécois né sous les vivas de Cannes justifie enfin sa flatteuse réputation. 5 longs-métrages en 5 ans à l'âge de 25 ans. Il y avait de quoi se brûler les ailes ou bégayer ses sujets de prédilection. C'est tout l'inverse qui se produit avec "Mommy". Fable sociale sur l'amour plus fort que tout entre une mère et son fils,chronique volcanique,mélodrame volontairement appuyé,comédie libre ayant digéré toutes ses influences. C'est un film qui nous emporte,nous terrasse,nous fait rire et pleurer dans une même scène. Une œuvre qui n'a pas peur d'assumer son sentimentalisme,ses grandes envolées lyriques voire kitschs. Dans la peau d'une mère white trash,à la fois très accessible et contradictoire dans ses émotions,Anne Dorval est époustouflante. Face à elle,le jeune Marc-Antoine Pilon en ersatz de Dolan jeune,colérique et désarmant,protecteur ultime de sa mère. Sans oublier la téméraire et discrète Suzanne Clément en voisine compréhensive à l'extrême. Trio ravageur face aux épreuves de la vie qui avance en rangs soudés,qui élargit littéralement le cadre des possibilités. Oui,la vie est aussi belle que cruelle. Merci Xavier Dolan de nous l'avoir rappelé avec autant de conviction et de talent.