Le cinéma de Xavier Dolan est un cinéma du coeur, je veux dire par la qu'on pourrait le définir comme étant au plus proche des émotions humaines. On comprend très vite cela quand son dernier film primé à Cannes, Mommy, commence. Dès le début du film on ne peut qu'admirer le rythme si juste que Dolan sait trouver dans chacun des plans qu'il exploite aux sons d'une bande originale très bien choisie. Chaque image, chaque geste et chaque attitude des personnages est important, cela est magnifié par l'univers sonore qui accompagne l'univers visuel. On est véritablement dans un art complet, travaillé et réussi.
On connaît l'affection de Dolan pour les sujets plus ou moins tabou ou peu mis en scène à l'écran et encore une fois, on est ici plongé dans la vie d'une famille brisée mais qui transpire l'amour. Les personnages sont relativement bien interprétés par des acteurs de talent et de passion, Anne Dorval est éblouissante, Antoine-Olivier Pilon est dérangeant et grandiose. Suzanne Clément vient se joindre à ce duo pour former alors un des triptyque les plus saisissant qu'il m'ait été donné de voir, trois destins qui s'accrochent, se perdent et s'aiment devants nos yeux. Dolan nous offre un long métrage profondément humain, il parvient à saisir la grande complexité des sentiments avec une justesse qui donne des frissons. Il y'aurait beaucoup à dire sur ce film, sa richesse visuelle (élargissement des plans et diversités) sa mise en scène et son rythme puissant, sa formidable dimension cathartique mais non pas cliché ou exagéré.
Vous aimerez Mommy si, lorsque vous sortez de la salle, vous sentez qu'on vous a vidé de toutes vos émotions et qu'en même temps vous sentez que vous êtes plein et prêt a exploser. Bouleversant.