Mommy, ou le succès cinématographique de 2014. Dolan encensé dans les magazines, à la télévision, sur les réseaux sociaux, dans mon cercle amical. J'étais quelque peu réticente, je ne connaissais pas encore ses films, et à la fin de l'été, j'ai décidé de me lancer alors qu'il passait sur canal +.
Et il m'a transportée.
D'abord un peu hésitante face à l'accent canadien dont je n'ai absolument pas l'habitude, au style de Diane Després (l'excellente Anne Dorval), "bimbo cheap"; c'est en premier lieu l'esthétisme des plans qui m'a séduite. Une certaine luminosité, des couleurs et matières qui transparaissent. Et c'est justement cela qui m'a bluffée : j'avais une toute autre conception de l'esthétisme. Tout est tellement bien filmé, les tenues affriolantes ne me faisaient finalement plus mal aux yeux.
Mais Mommy, c'est surtout l'amour incommensurable d'une mère pour son fils, Steve (le talentueux Antoine-Olivier Pilon), un adolescent souffrant d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité, violent, impulsif, ingérable. La détresse, le désarroi de la mère, la tendresse, la protection et malgré les disputes et la violence, une certaine complicité : un cocktail émotionnel dont vous ne sortirez pas indemne.
Chacun fait de son mieux, cependant l'incompréhension demeure entre ces deux personnages : c'est la voisine, Kayla (la douce Suzanne Clément), bègue, traumatisée par le passé, qui va à nouveau les lier et va savoir "cadrer" l'adolescent. C'est en livrant le point de vue de la mère puis du fils, que Dolan touche un peu plus le spectateur : partagé entre deux, tiraillé, il se met à la place des personnages. Personnellement, ça m'a permis de réaliser un peu plus les inquiétudes d'une mère, des parents, et ce lien tellement fort qu'est la maternité. Un passage m'a particulièrement bouleversée : le "tourbillon" où l'on aperçoit la vie que Diane avait rêvée pour son fils, à l'opposé de la vie réelle. Un marteau en plein coeur, un choc émotionnel.
Maintenant, moi aussi j'encense Xavier Dolan et je lui dis merci pour ce petit bijou cinématographique.

MarieReeb
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le 30 sept. 2015

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Marie Reeb

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