Difficile de savoir ce qui m'a réellement incité à aller voir Mon Bébé. Dès la bande-annonce, je sentais que quelque chose n'allait pas me plaire. Pour autant je me suis trainé au cinéma pour le découvrir, sans doute pousser par une envie ne pas rester sur un apriori et parce que je l'avoue, j'ai une certaine sympathie pour Sandrine Kiberlain.
Pour autant, je n'ai guère été surpris par ce que j'ai vu. Il faut dire qu'à la lecture du synopsis, il serait quelque peu malvenu d'espérer plus que ce que la bande-annonce introduisait.
On suit donc Héloïse, une mère divorcée qui doit faire face au départ de sa petite dernière suite à son acception dans une école canadienne. Le film sera l'occasion de dépeindre comment notre chère maman va vivre cette séparation, d'autant elle et sa fille entretiennent une relation très fusionnelle.
S'il y a une chose à retenir du film, c'est bien la prestation toute en justesse de Sandrine Kiberlain. Elle incarne à la perfection cette mère qui se donne les moyens pour assurer le bonheur de sa famille, en essayant de ne pas oublier le sien au passage. Son jeu est sincère, touchant et c'est un plaisir de la voir passer du rire aux larmes avec autant d'aisance.
Elle est cependant une des seule à réellement briller dans le film, le reste du casting étant particulièrement éteint, à commencer par Thaïs Alessandrin que j'ai trouvé insupportable en adolescente rebelle mais pas trop (je fume des pétards mais je dors en suçant mon pouce...). Pour les autres c'est le service minimum et ce n'est pas la courte présence de Kyan Khojandi qui va aider à faire passer la pilule.
Mais plutôt que de tourner autour du pot, je vais de suite exprimer ce qui m'a le plus agacé dans ce film : le ton. Lorsque j'ai vu la bande-annonce, un ami qui m'accompagnait m'a sorti : "la vache, on dirait un vraiment un film de "bobo parisien" qui a tellement peu de problèmes dans sa vie qu'il s'en cherche". Et bien je pense qu'il ne pouvait pas trouver une définition plus juste pour décrire Mon Bébé.
Bien que je trouve très déplacé de classifier les douleurs ou épreuves de la vie, il va s'en dire que les situations auxquels sont confrontés les personnages paraissent quelque peu insignifiantes aux vues de l'opulence dans laquelle ils évoluent. Pas que cela soit un défaut du film, mais disons qu'à cause de ça j'ai peiné à me sentir concerner par les états d'âme des personnages (bien que je parvienne à les comprendre).
Ainsi j'ai été particulièrement agacé par la désinvolture générale des personnages qui baignent dans le confort et qui parviennent encore à se plaindre, particulièrement les jeunes. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai eu envie de gifler la petite dernière ou son grand frère tellement leur réflexions et réactions les rendaient détestables.
Cela ne rend pas le film mauvais mais globalement désagréable. Et alors qu'il fait moins d'une heure trente, j'ai eu l'impression qui faisait le double. Et c'est dommage quand on voit l'énergie que déploie Sandrine Kiberlain pour mener la barque, le tout avec une photographie franchement pas dégueulasse.
Bref ce film m'a irrité et je sais que cette irritation est purement subjective (en même temps, qui cherche de l'objectivité dans une critique ?). Ma sympathie pour l'actrice principale n'a pas suffi à me oublier l'habillage très bourgeois de Mon Bébé, qui tente de dépeindre des sentiments universelles mais qui perdent en crédit à cause de l'enrobage.
Un film qui parlera sans doute à une classe sociale dont je ne fais pas parti et qui ne m'attire décidément pas.
À noter une petite réflexion autour de la mayonnaise au sein du film résume très bien mon ressenti sur ce dernier. Ceux qui ont vu le film comprendront.