-"C'est encore un enfant..." -"Mais il a 25 ans !!"

En allant voir ce film, je ne savais pas trop penser. Autant le casting était relativement sympathique, autant la bande-annonce laisse clairement à désirer. Mais je me dis que j’ai eu raison de me pousser à y finalement entrer dans cette salle de cinéma.


Pourquoi donc ? Déjà, et surtout, pour son duo d’acteurs principaux. C Gainsbourg est superbe dans son rôle de mère complètement dépassé et incapable d’établir des barrières avec ses enfants qui profitent de cette situation. Et pour survivre au jour le jour, un mélange alcool – antidépresseurs qui ne peut être que positif.
En face d’elle, Yvan Attal est pathétique : jouant un personnage complètement désabusé, plein de regrets et de mélancolie. Le genre de père qui troquerait volontiers ses enfants pour une seconde jeunesse. En même temps, quand tu vois les gamins, tu compatis rapidement au désespoir de ce père, anciennement écrivain à succès et en en quête d’inspiration.


Ces deux parents voient leur routine -déprimante- chamboulée par l’apparition d’un chien dans leur jardin. Et assez rapidement, le personnage d’Attal se prend d’affection pour ce chien, immédiatement rejeté par sa femme. Ce chien est la tête de gondole de ce film et il faut bien reconnaître que son caractère fournit de très belles scènes (alors surtout sexuelles, c’est un fait, mais drôle quand même).


On assiste donc à une fresque un peu lunaire où deux parias (l’un humain et l’autre chien) vont assister ensemble au démantèlement progressif et assumé du cocon familial alors que les enfants et la mère partent de cette grande maison les uns après les autres. Et pourtant, ce film vu par le prisme du père de famille, n’essaye pas d’établir les culpabilités. Chacun à sa part de responsabilité, personne n’envisage le monde que selon son point de vue, ses envies, ses règles et toute la marmite chauffe jusqu’à l’inévitable explosion. Pourtant, c’est un film résolument optimiste qui nous fait bien comprendre que malgré toutes les engueulades, les liens familiaux sont plus fort que tout et que l’amour ne peut pas vraiment cesser. C’est beau, un peu gnangnan mais en réalité assez sympathique.


Je ne me prononcerai pas sur le respect de ce film par rapport au livre d’origine mais je peux affirmer qu’il peut se targuer d’avoir de très belles répliques, certaines humoristiques et d’autres, moins :
« Quatre moins cinq, ça fait moins une ».

BlackHornet
7
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le 31 oct. 2019

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