"Vincent a raison, évidemment on a beaucoup travaillé pour faire le film, on se rend compte que si à la fin c'est pas un grand grand film [lève les yeux], mais c'est un film qui se laisse regarder [...] en général t'es un peu hop, ho, ho [moi non plus j'ai pas très bien compris, il a avoué avoir un peu abusé des bières avant de venir], aller tac, Mon Cousin, ça passe. Mais c'est pas euuuuu..."
Ce sont les mots de François Damiens lui-même juste après l'avant-première. Son commentaire m'a marqué puisqu'il a répondu sans le vouloir à une question que je me suis toujours posé : est-ce que les acteurs des films de merde savent qu'ils jouent dans des films de merde ? Les acteurs, je sais pas, mais François Damiens, apparemment oui.
Mon Cousin est un film français correct. On en a déjà vu des dizaines de films français corrects, en voici un énième. On va pas lui jeter la pierre, il est correct, on peut pas lui reprocher de ne pas être le nouveau Dîner de cons, ça serait injuste, pour une fois qu'on a pas envie de quitter la salle après 30 minutes de pellicule.
Le film n'a rien d'extraordinaire. D'ailleurs, comment qu'on le décrit l'ordinaire tiens ? Parce que plus un truc est banal moins on y fait attention, pas vrai ? Donc au final, qu'est-ce qu'on en tire d'un film auquel on a pas fait attention ? On l'oublie ? Le film disparaît de notre esprit comme un pet dans le vent, c'est ça ? Tout ce temps et tout cet argent et toute cette énergie, pour du vent ? Parce que moi j'y étais, et bien que je l'ai regardé le film. Mais le film lui, est-ce qu'il y était devant moi ? Est-ce que le film est venu, son courage au bras, me montrer ce qu'il avait dans les tripes ? Ou est-ce qu'il s'est juste laissé défiler, le temps d'encaisser mes 9 euros et de partir trop loin pour que je puisse le rattraper ?
Quitte à faire un film, pourquoi ne pas faire un film spécial ? un film marquant ? Oui, il y a pire. Mais pourquoi toujours se contenter de la médiocrité ?