Mon Cousin avait tout du projet intriguant. Reposant pourtant sur un vieux filon de la comédie mise en exergue par le buddy-movie, la comédie de duo demeure cependant une source de succès indiscutable dans nos contrées, ayant vu naître des duos cultissimes notamment sous la houlette d'un certain Francis Veber.
Ce qui rendait Mon Cousin intriguant, c'est sa distribution ; Outre le fait de retrouver Vincent Lindon à la tête d'une comédie, voir le nom de Jan Kounen à la réalisation pouvait laisser espérer une prise de direction différente pour un projet qui aurait pu, sous la direction d'un autre réalisateur et accompagné d'un autre casting, tomber dans les lymbes d'une proposition de ce genre aussi impersonnelle qu'oubliable.
Dès les premières minutes, on retrouve ainsi quelques bribes du style propre au réalisateur, qui convoque, outre la plongée de son personnages, ces effets psychédéliques qui font de son Blueberry encore aujourd'hui une expérience intéressante. Des rêves perchés, l'apparition du réalisateur accompagné d'Albert Dupontel et de Gaspar Noé, dans un hôpital psychiatrique et ce sera à peu près tout.
Parce que si Mon Cousin n'est pas un ratage comme a pu l'être Le Lion avec Dany Boon et Philippe Katerine, sorti en fin d'année dernière et qui usait des mêmes ressorts, il est aisé de constater rapidement le manque de personnalité de l'entreprise qui se vautre dans à peu près tous les poncifs propres à ce genre de comédie. Si l'on pouvait espérer qu'un cinéaste comme Jan Kounen puisse les dynamiter, il n'en est rien d'un cinéaste qui une fois quelques scènes propres à son style, s'efface complètement pour laisser libre court à une histoire ronflante.
Parce qu'à part quelques maigres dissonances, dont une scène de crash d'avion assez ambitieuse pour ce genre de productions, Mon Cousin ne demeure qu'une version légèrement améliorée de ce que la comédie française s'évertue à nous proposer depuis des années. Rehaussé par ses acteurs et quelques virages sympathiques, le film retrouve malheureusement sa route, monotone et gentillette, loin de la rencontre familiale explosive de ce que le long-métrage pouvait promettre.
Mon Cousin certifie une fois de plus, que même en bonne compagnie, une réunion de famille peut demeurer aussi ronflante qu'attendue, et qu'il ne suffit parfois pas toujours qu'elle soit filmée. Même par Jan Kounen.