Quatre ans après "Mon curé chez les riches", du même Henri Diamant-Berger, on retrouve Yves Deniaud en abbé Pellegrin. Le curé de Sableuse au franc-parler tombe la soutane pour retrouver à Paris, incognito, l'aigrefin qui l'a escroqué.
Cette comédie sociale, au sens où elle prend fait et cause, à travers son curé, pour une communauté de parisiens populaires menacés d'expulsion par un promoteur véreux -Robert Arnoux semble le mal absolu!- propose une galerie de personnages futiles mais plaisants. A l'image d'Arletty, en garagiste et salopette (!), dont l'argot de Paname suscite des moments amusants, ou du couple de bistrotiers Raymond Bussières-Annette Poivre.
On voit bien que la mise en scène est sans idée et que le scénario s'éparpille volontiers. Mais il faut reconnaitre au méconnu Yves Deniaud une composition tonique et une vraie présence dans un rôle manichéen simpliste. Si le pieux Pellegrin s'effarouche, pour l'amusement du public, de certains commentaires gaulois en sa présence, le sacerdoce du curé est respecté et celui-ci figure dans la comédie une vraie autorité morale. Le film ne donne pas heureusement dans la bondieuserie, pas plus que l'Eglise n'est ici un sujet de moquerie.