Chef d’œuvre absolu de ce que le cinéma français peut, et doit, produire !
Dans ce monument cinématographique, on trouve tous les fondements de ce qui allait devenir la production française de comédie... n'hésitons pas !... populaire !
Une mise en scène créative et enjouée, des acteurs, non pas choisis pour leur origine ethnique (ce qui aurait été proche d'un détestable racisme primaire), mais pour leur immense qualité de jeu.
Maurice Rich, immense acteur au comique délicat (connu, entre autre, pour 'Gros dégeulasse'), y remplace avantageusement le Paul Préboist du premier opus. Quelle merveilleuse idée que de camper Mr Ping, notoire industriel chinois, mais un peu thaïlandais quand même, en la personne de Jacques Legras qui ne doit qu'à l'ostracisme des jurés des Oscars de ne pas avoir remporté de récompense au regard de son immense carrière cinématographique.
On appréciera aussi la délicatesse du réalisateur de ne pas avoir tout simplement affublé les acteurs 'thailandais' d'un bête accent thailandais, mais d'avoir su joué sur toute la palette des pseudo accents asiatiques qui nous ont tant fait rire. "Bondou' meussieu..." ah ah ah j'en ai les larmes aux yeux (bridés... lâchons nous dans le bon goût !)
Les décors sont improbables et terriblement courageux. Pourquoi en effet déplacer toute une équipe en Thaïlande, comme dans l'excellentissime 'On a marché sur Bangkok', alors qu'il suffisait de se déplacer porte de Choisy pour trouver le dépaysement nécessaire tout en pratiquant une sorte de fusion culturelle entre la Chine, la Thaïlande et le Vietnam ! Quelle idée fulgurante que de dépeindre la Thaïlande chère à mon cœur dans la mer de sable d'Ermenonville ! Il fallait oser, même Bruno Dumont est en deçà de cette prise de risque en situant Domrémy en Boulonnais dans son récent 'Jeannette'.
Parlons également de l'intrigue. Passionnante, au cœur des réalités sociétales et géo-politiques toujours d'actualité. Les maisons closes tout d'abord avec le délicieux 'Club Lotus' où tout n'est qu'amusement et insouciance. Il serait profitable à tous nos politiques de visionner de film avec intérêt, tant la position actuelle est éloignée de ces lieux de bonheur absolus.
L'approche faîte des mouvements politiques révolutionnaires et de leurs méthodes est également riche d'enseignement. Dire qu'il suffit d'attacher les passagers par deux, de les munir d'un parachute, d'ouvrir la porte et de les faire sauter pour qu'une action terroriste qui pourrait s'avérer inhumaine ne devienne qu'un délicat baptême de saut en parachute !
Pardon pour cette longue critique, mais lorsque la passion s'en mêle, il m'est toujours difficile de faire court. Il s'agit, en outre, d'un hommage à cette pierre fondatrice du cinéma de comédie qui n'a, malheureusement, été suivi que de très loin par une immense partie de la production actuelle française.
Méfiez vous des imitations, préférez l'original et régalez vous en visionnant 'Mon Curé chez les Thaïlandaises' !
Ou pas !