Maximin,curé chantant d'un village du Sud-Ouest,doit partir en Thaïlande où il vient d'hériter de l'institut catholique que tenait son frère qui vient de mourir.Sauf qu'en réalité le frangin lui mentait et que l'établissement est une boîte de nuit-lupanar.Mais l'avion qui transportait le prêtre est détourné et il est parachuté de l'appareil pour atterrir en pleine cambrousse asiatique en compagnie de quelques compagnons d'infortune.Un an après le succès de "Mon curé chez les nudistes",le scénariste et réalisateur Robert Thomas tente de doubler la mise avec ce nanar de grand style.Plus connu comme auteur dramatique,on lui doit notamment "Huit femmes",sa première pièce qui sera adaptée deux fois au cinéma,en 60 par Victor Merenda sous le titre "La nuit des suspectes",puis en 2002 dans la célèbre version de François Ozon.Il s'est adjoint les services de vieux routiers du bis comme le directeur de production Victor Béniard ou l'assistant réalisateur Eddy Jabes,acteur enrobé qui a fait carrière dans les oeuvres de Philippe Clair,Richard Balducci ou Max Pécas.La musique,qui souligne lourdement les évènements et les effets comiques, est composée par Romuald,qui eut sa petite heure de gloire en tant que chanteur dans les années 70.On était accoutumé à l'époque à ce genre de comédies mais avec le recul l'aspect monstrueusement délirant du truc est assez traumatisant.C'est n'importe quoi du début à la fin et on se tape une pelloche ahurissante qui brasse scénario débile,jeux de mots à deux balles,plans nichons à la pelle,même Sainte Clara y passe,rebondissements répétitifs qui voient les personnages se faire régulièrement frapper,droguer,kidnapper,enfermer,humilier de diverses façons,violer à l'occasion,puis s'évader pour se retrouver par hasard avant d'être à nouveau capturés par des révolutionnaires ou des pirates.Tous les clichés sur l'Asie défilent,des massages thaïlandais au kung-fu en passant par les rues chaudes de Bangkok et les fumeries d'opium.C'est joyeusement sexiste,raciste sans même s'en rendre compte,bref c'est du Z d'autrefois,horriblement mauvais mais parfaitement réjouissant.Les comédiens en roue libre gesticulent,grimacent et se livrent à un festival de costumes carnavalesques et d'accents outrés,tout le monde s'exprimant en français.Naturellement on n'a jamais foutu les pieds en Thaïlande et ça se voit de manière évidente.Les paysages n'ont rien d'asiatiques et ressemblent souvent à la Mer de Sable à Ermenonville.Normal,c'est là qu'on a tourné.Il y a également le repaire des pirates qui a l'air d'un château médiéval français.Normal aussi,il s'agit d'une bâtisse du 13e Siècle,le château de Blandy-les-Tours situé en Seine-et-Marne.Quant aux plans urbains,ils ont visiblement été shootés dans les rues d'une banlieue parisienne,comme en attestent des enseignes écrites en français ou la devanture de la BNP qui apparait à l'image et qu'on a négligé de recouvrir.C'est la fête à tous les étages et les comédiens s'en donnent à coeur-joie,avec d'ailleurs un certain talent.Il faut dire qu'on a là une belle brochette de stars de la discipline,de la race de ces acteurs rompus au ciné comique franchouillard et au théâtre de boulevard,aptes à se sortir indemnes des situations les plus dégradantes.La vedette est Maurice Risch,qui prend le relais de Paul Préboist qui était le curé du film précédent.C'est l'histoire de sa vie,à Risch,un gars qui a passé sa carrière avec un numéro douze dans le dos,quittant parfois le banc des remplaçants pour finir quelques matches.Il a vécu dans l'ombre de son glorieux sosie Jacques Villeret et a donc suppléé Paul Préboist ici comme il a participé aux deux derniers "Gendarme" avec son collègue Jean-Pierre Rambal lorsque Jean Lefebvre et Christian Marin ont quitté l'uniforme.Le pire est qu'il arrive à être bon au milieu de ce bordel invraisemblable,comme d'ailleurs ses camarades de jeu,qui exécutent des numéros de folie furieuse plutôt intéressants,de Jacques Balutin en consul écossais en kilt à Daniel Prévost,survolté en général révolutionnaire coiffé d'un képi à aigrette,sans oublier un Darry Cowl démentiel en pirate borgne et boîteux ou Jacques Legras,le moustachu de "La caméra invisible", en marchand d'alcool de riz malhonnête.Il est à noter que Prévost et Legras sont censés être des asiates alors qu'ils n'en ont pas la moindre caractéristique physique,mais on n'est plus à ce détail près.Les dames ne sont pas en reste avec une Marion Game toute jeune,jolie et sexy bien avant "Scènes de ménage",qui joue une tenancière de bobinard à la cuisse légère,et l'incontournable et sculpturale Katia Tchenko en prof de danse limougeaude obligée de se reconvertir dans la danse du ventre,plutôt une spécialité moyen-orientale mais on va pas chipoter non plus au point où on en est.Comme d'habitude,la belle ne fait guère mystère de ses charmes,ce qui crée une émotion qui nous rappelle que c'est elle qui a servi de modèle à la louve allaitante de l'affiche de "Fellini-Roma".