Un curé un peu rock'n roll se retrouve parachuté (au sens propre) en Thaïlande suite au décès de son frère, car celui-ci tenait un respectable établissement religieux à Bangkok. Manque de bol, il s'agit plutôt d'un bordel tenu par sa belle-sœur qui s'acoquine avec Monsieur Ping.
Dans le genre comédie franchouillarde, 'Mon curé chez les Thaïlandaises' a au moins le bon goût de ne se dévoiler que par petites touches, ce qui lui permet ainsi de rester bien plus digeste qu'un 'Führer en Folie' par exemple. Porté par le sympathique Maurice Risch (un ersatz de Coluche, habitué aux seconds rôles comiques), le film enchaîne les situations les plus improbables. Sous un prétexte paresseux de succession source d'innombrables quiproquos lourdingues, le curé se voit balader aux quatre coins de la Thaïlande dans des décors qui n'ont d'asiatique que le nom. Alors qu'il se promène sur le marché de Bangkok, les devantures des boutiques sont en français et on aperçoit clairement des tracts du parti socialiste collés aux poteaux. Mais le film va encore plus loin ! Si les figurants ont effectivement des origines asiatiques, les seconds rôles thaïlandais sont joués (et/ou doublés) par des français maquillés en jaune et avec des accents à faire pâlir Michel Leeb de honte...
Maurice Risch fait le job : on lui demande de faire le couillon alors il hurle, louche, tortille du cul et dégaine de grands signes de croix quand il croise des filles dénudées. C'est à dire toutes les trois minutes. Quant aux autres personnages principaux, on touche au sublime. Jacques Balutin s'applique à interpréter un consul écossais tout en "finesse", Darry Cowl et Daniel Prevost sont en roue libre et semblent conscients du merdier dans lequel ils ont mis les pieds. Et ils préfèrent s'en amuser.
Le spectateur, lui, pour peu qu'il adhère aux gags téléphonés et hyper-lourdauds, pourra trouver ce long-métrage plutôt attachant.