L'histoire de la famille Kipling (dont vous connaissez peut-être le père, Rudyard, pour avoir été le romancier à succès qui a écrit Le Livre de la jungle) qui doit faire face à l'engagement du fils dans l'armée britannique en 1914, ce que le père loue, et que la mère redoute. Mon fils Jack a été tourné au domicile des Kipling de l'époque (gracieusement autorisé par les actuels descendants) et a bien potassé son sujet, cela se sent. Les acteurs sont corrects (on attendait peut-être un style moins guindé et académique), la musique passable et les effets spéciaux mauvais (les explosions ajoutées en numérique son laides et le fait de secouer frénétiquement la caméra pour faire croire au sol qui tremble n'ajoute qu'un effet très kitsch et raté). On retiendra plutôt l'interprétation de David Haig qui se réveille in extremis lorsqu'il doit jouer le père de famille brave face aux soldats qui lui annoncent
la disparition de son fils
, mais qui fond en larmes sur son fils cadet et dont on sent tout le poids de la culpabilité (il regrette évidemment de l'avoir poussé à s'engager). Ce drame se pare d'une courte durée (1h30 tout juste) pour permettre de ne pas ennuyer (il est vrai que l'on avait fait le tour du sujet bien vite, et si le film avait duré davantage, il aurait à coup sûr radoté ou romancé). La volonté de réalisme est tout à fait honorable, et même si le film est trop sage, on découvre une histoire inconnue au bataillon.