Le titre du film de Guy Lacourt annonce un de ces nanars stupides et jubilatoires couramment commis dans les années 50. Pourtant, même si le sujet est tout à fait saugrenu, la comédie apparait moins sotte que loufoque, tandis que les dialogue de Norbert Carbonnaux, auteur du scénario, sont même parfois futés. Raymond Bussières, dont on a oublié peut-être qu'il forma avec Annette Poivre un couple comique célèbre à l'époque, compose avec une certaine candeur et un réel talent le personnage central de cette improbable comédie.
A vrai dire, Bussières incarne deux personnages, celui du photographe d'un village, Jules, amoureux languissant de la fille farfelue de l'épicier (respectivement Annette Poivre et Noël Roquevert), et celui de César, un frère héroique que Jules s'invente pour séduire la jeune fille; Il est de fait ce frangin du Sénégal.
La comédie tourne alors autour des transformations successives de Jules, contraint pour faire exister l'encombrant César de recourir à d'astucieux stratagèmes. A court d'idées, le film se conclut par une burlesque et surréaliste
chasse au lion en forêt!
"Mon frangin du Sénégal" n'est pas bien sûr un grand film mais il s'en dégage une fraicheur, une spontanéité qui donnent quelque mérite à ce type de comédie populaire abracadabrante.