Canet, et c'est tout

Comme beaucoup, je suis allé voir ce film avant tout pour la performance de Guillaume Canet, censé improviser chaque scène, étant le seul sur le plateau à ne pas connaître le scénario.
De ce côté là le pari est plutôt réussi, notamment pour les dialogues qui gagnent en réalisme ce qu'ils perdent fatalement en dynamisme. C'est rafraîchissant, touchant et parfois surprenant. Les meilleures scènes sont les échanges avec le personnage de Mélanie Laurent qui vole plus d'une fois la vedette à l'acteur principal.
Une fois toutes ces bonnes surprises passées - elles se concentrent surtout au début du film - on commence à s'intéresser au reste : le scénario (sans savoir à quel point il était écrit à l'avance, la base est forcément prévue), les acteurs secondaires, la réalisation, l'éventuel propos...
Et là, il ne reste plus qu'un vaste vide. À part Olivier de Benoist, les acteurs jouent mal, la réalisation n'a rien d'exceptionnel même si l'ambiance pesante de paysages enneigés est bien retranscrite, et surtout, on trouve difficilement un intérêt à toute cette histoire.
Rien de surprenant, rien qui ne soit déjà vu, il y a très peu de rebondissement (cela reste un défaut pour ce genre de film), aucune explication, énormément d'éléments évoqués qui n'apportent rien à l'histoire... Au final, il reste un goût amer de coquille vide désespérément artificielle, qu'on aurait délaissée au profit du concept de l'improvisation de Canet.
Pourtant, il semble que ce genre d'exercice aurait été bien plus intéressant avec une base scénaristique faite de retournements de situation, de révélations, de secrets, de mystère...

Le pari périlleux est malheureusement perdu.