C'est une phrase qui résume assez bien le film. Alors que le personnage de Matt Damon s'apitoie sur son sort, son extravagant voisin lui conseille de voyager et lui reproche d'être "trop américain".
Malgré une idée de départ originale et qui, à l'heure où Black Mirror passionne les foules, promet un développement intéressant, Downsizing se révèle être un film hollywoodien tout ce qu'il y a de plus classique, dans la plus pure veine des grands films des années 80 à 2000. Aujourd'hui malheureusement, à part pour les plus nostalgiques, la recette ne fonctionne plus vraiment...
Personnellement, j'ai commencé à comprendre au moment où la découverte est annoncée au monde entier. On voit alors les populations des 4 coins de la planète devant leur poste de télévision, apprenant la nouvelle chacun à leur tour. On a donc droit aux africains en pleine cambrousse, aux indiens sortis d'un film bollywoodien, aux habitants d'Amérique latine, du Moyen-orient, etc. Et même aux moines asiatiques (bouddhistes ?). Le cliché ultime, sans aucun recul sur cette mise en scène datée. On a davantage l'impression d'assister à un carnaval qu'à la représentation de notre monde...
Outre ces clichés sur les populations du monde qui parsèment tout le film, l'ensemble de l'histoire ne parvient jamais à s'écarter de canons qui n'ont même plus vraiment cours aujourd'hui. La trajectoire du héros, l'histoire d'amour improbable et pourtant évidente dès les premières images, le voisin excentrique mais attachant, le scientifique désabusé, deux visions de l'humanité qui correspondent à deux tranches de la société (d'un côté la sauvegarde de l'espèce, de l'autre la solidarité et l'amour), etc.
Rien de nouveau sous le soleil donc, et cela vaut aussi pour la mise en scène et la réalisation.
Dommage car les premières minutes aiguisent la curiosité et certaines trouvailles restent intéressantes.