Fin de vie, liberté
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le 18 févr. 2025
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Personnage principal aussi attendrissant que ce que je m'attendais à voir suite à la B.A.
J’ai été plus intéressée par la première partie où on suit cette femme en Iran – sa solitude, la police des mœurs qui n’aide pas, le temps que les autres ne peuvent plus lui consacrer – que la soirée avec le petit vieux pour autant très mignon. C’était un brin longuet mais nécessaire.
Agréable, mignon et touchant
[spoiler] Ma larme facile n’a pas pu sortir lorsqu’elle découvre son corps inerte parce que tout au long de cette improbable soirée je la sentais tellement horny et à pousser pour arriver au moment intime avec lui que lorsqu’elle faisait le massage cardiaque au lieu de lire les sous-titres j’avais l’impression de comprendre sa langue et qu’elle disait « NON RESTE AVEC MOI, BAISE-MOI ON A PAS EU LE TEMPS ! ME FAIS PAS CA ! BAIIIIIISE-MOIIII » du coup je me suis faite rire. Aussi déjà c’est la faute du film. Le gars de 70 ans a passé sa journée au travail, il passe toute une bonne soirée à boire, manger, faire des petits travaux, discuter, danser, prendre une douche froide, et lorsqu’il s’endort malencontreusement en deux secondes elle veut le réveiller. Parce que sa soirée d’insomniaque n’est pas finie, elle veut encore manger son gâteau et qu’il finisse par la défourailler. Du coup je trouvais ça de base indélicat de tenter de l’empêcher de dormir pour finalement se rendre compte qu’il a carrément passé l’arme à gauche. C’était cocasse pour moi mais je suis même pas sûre que c’était l’effet voulu.
Puis je suis retombée dans la solennité en la suivant l’enterrer dans son jardin sans avertir qui que ce soit de ce qui s’était passé. La caméra derrière sa tête face à son jardin, seule et sans bruit m’a émue. Là j’ai senti la dure redescente émotionnelle après avoir entrevu l’espace d’une soirée l’idée d’un quotidien plus vivant à deux. Tout son côté jovial, optimiste et coquin s’est fait brutalement enterrer avec.
J'ai adoré cette vibe de vieux qui n'ont plus rien à perdre, plus rien à espérer et qui se sont pris à se dire "viens chez moi, on passe du bon temps à deux au lieu d'être mornes séparément parce qu'on n'ose pas et qu'on préfère laisser le temps filer".
J’aurais aimé qu’un lien plus explicite soit fait avec le contexte géographique, culturel et religieux. Pourquoi l’enterre-t-elle en cachant à tous ce qu’il s’est passé ? N’a-t-elle pas peur qu’on remonte de toute manière jusque chez elle ? Est-ce parce qu’elle risque trop gros si on sait qu’elle a passé la soirée avec un homme auquel elle n’était pas mariée, en plus sans son voile ? Et donc cet homme seul l’était au point qu’il n’y ait même pas trop de risque que quelqu’un s’intéresse à sa disparition ?
Comme une couche de fatalité et pessimisme supplémentaires dont je n’ai peut-être pas saisi toute l’étendue.
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Créée
le 17 févr. 2025
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