“Nuit d’ivresse”

Veuve depuis 30 ans, Mahin se met en tête de rencontrer à nouveau un homme. Au restaurant, son regard s’arrête sur Faramarz, un vieux chauffeur de taxi qui mange seul.

Il y a de la romance dans l’air orageux de Téhéran et un peu d’espièglerie. Dans son bel appartement, la mamie gâteau désire briser sa pesante solitude. Ses enfants sont partis dans un autre pays et ses amies habitent loin. Alors c’est sans hésiter qu’elle invite cet inconnu à la raccompagner, puis à passer la soirée chez elle, n’en déplaise à son intrusive voisine. La nuit est belle, joyeuse même, innocente. La lumière renaît en ce jardin d’Eden où l’on mange, boit du vin sans oublier les morts, et danse en se remémorant les joyeux souvenirs du temps d’avant.

Hélas le scénario ne laisse aucune chance aux tourtereaux, comme si les Iraniens n’avaient pas le droit au bonheur. La tragédie abandonne la romance et la transforme en cauchemar. La dimension politique des petites piques lancées par les personnages nostalgiques semblait bien plus subtile. Au-delà de la fiction, le film a été jugé comme une atteinte aux bonnes mœurs, menaçant ses différents protagonistes d’emprisonnement. Pourtant, entre une douche habillée et un baiser sur le front, quoi de plus chaste. Les régimes autoritaires ont peur de tout, même de l’amour.

(6/10)

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