L’affiche française, ainsi que le titre dans sa traduction, essaient tant bien que mal de vendre cette production comme une suite offerte à la saga Mon Beau-père et moi. Ne nous y trompons pas, il n’en est rien. Tout cela ressemble, non à une œuvre de Jay Roach, mais à ces téléfilms diffusés pendant les vacances scolaires : mise en scène fonctionnelle, acteurs caricaturaux, musique industrielle, scénario inexistant qui ne se compose que d’une succession de petits sketchs jamais drôles et lourdauds. Car là se tient l’échec cuisant de The War with Grandpa : être incapable de faire rire. Sa mécanique burlesque est usée et ne peut s’appuyer ni sur la réalisation ni sur le montage. La platitude générale empêche le rythme de s’installer, pourtant nerf de la guerre pour toute comédie un tant soit peu travaillée et aboutie.
En outre, le film n’ose pas assez ou pas quand il le faudrait, multipliant les fausses notes de la même façon que les faux raccords se multiplient – les chaussons portés par Ed lorsqu’il est suspendu par la fenêtre, alors qu’il était pieds nus dans la chambre, l’assiette de bolognaise renversée qui se remplit lors d’un plan furtif. Il s’englue trop vite dans le sentimentalisme guimauve pour ne jamais investir le tournoi de crasses qu’il prétend représenter. La séquence de trampolines ainsi que les rencontres impromptues avec un agent de police auront raison d’un sourire, seule valeur à sauver à un bien triste spectacle formé par des acteurs qui s’agitent péniblement.