Personne est parfait
Un Pistolero arrive à son crépuscule et croise l’ange gardien qui va le guider de l’autre côté. Henry Fonda pour faire le lien entre John Ford et Sergio Leone, comme pour opposer le western...
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le 9 mars 2015
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Étant gosse, j'avais adoré regarder certains westerns, d'autres moins mais j'avais gardé un très bon souvenir de "Mon nom est Personne" qui était pour moi un western rondement mené et efficace. Je me souviens m'être fait plaisir en l'achetant peu de temps après sa sortie en DVD et l'avoir vu avec un plaisir certain ! Mais voilà, cela faisait un bon moment que je ne l'avais pas revu et je l'ai revu avec mon gamin qui me tannait pour le voir. Y'a pas à dire, que c'est bon !
Sorti en 1973, "Mon nom est Personne" est avant tout le dernier western du grand Henry Fonda. C'est également un film qui essaye de faire la transition entre le western classique et le western spaghetti, dans lequel le second prend inéluctablement le pas sur le premier, faisant ainsi la transition entre l'époque des cowboys héroïques ayant une morale et une époque moderne où le crime s'organise à l'image de la Horde Sauvage. Jack "Henry Fonda" Beauregard ne peut que constater que tout a changé et il le dit clairement dansle film à Personne "Terence Hill" : "C'est ton siècle, ce n'est plus le mien". Personne est toutefois là pour l'aider à faire une sortie flamboyante : Jack Beauregard contre la Horde Sauvage, seul face à une centaine de sal*pards qui "brillent comme un miroir de bordel" (citation tirée de la VF du film, qui est très bonne par ailleurs), tout cela afin que le célèbre justicier rentre définitivement dans les livres d'Histoire. Mais Jack ne se sent plus chez lui et veut absolument partir en Europe... mais avant cela, il veut venger son frère, Nevada. Mais voilà, il rencontre sur sa route, à plusieurs reprises, le très rapide et facétieux Personne qui continue à l'aiguiller vers son destin. Il dira même à Jack : "On rencontre quelques fois son destin sur la route qu'on a pris pour l'éviter", et Jack va rencontrer son destin en cherchant à l'éviter, bien aider par Personne, il faut le reconnaître.
Ce film réussit le pari de mixer le côté western spaghetti drôle voire ubuesque avec un parti pris plus posé et plus sérieux du western classique, mélangeant ainsi bien les deux genres du film de cowboys. De plus, ce qui est très fort dans ce film dont l'idée revient à Sergio Leone qui en écrit en partie le scénario et dont le but premier est de s'auto-parodier, c'est de réunir sur la même affiche le représentant par excellence du western spaghetti, Terence Hill, qui a alors cartonné dans les différents "Trinita", et l'une des gueules de la "vieille garde" des westerns classiques, à savoir Henry Fonda. Il réunit également sur la même affiche une équipe technique qui a fait ses preuves. On retrouve ainsi Sergio Leone secondant Tonino Valerii, qui avait déjà travaillé avec Sergio Leone en tant qu'assistant réalisateur sur "Pour une poignée de dollars" et sur "Et pour quelques dollars de plus" avant de se lancer en solo avec "Le dernier jour de la colère". Sergio Leone retrouve d'ailleurs sur ce film son compositeur fétiche, l'incontournable Ennio Morricone.
Outre le scénario et la mise en scène efficace et pleine d'humour (avec les fameux plan séquence de Sergio Leone, qui a pris soin de réaliser la scène d'ouverture et le duel final), on retrouve de nombreux clins d'oeil tout au long du film. Personne est habillé à la "Trinita" afin de bien mettre l'accent sur cette "passation de pouvoir", on retrouve aussi des clins d'oeil à d'autres westerns, de Sergio Leone cette fois-ci, comme "Et pour quelques dollars de plus" ou "Il était une fois dans l'Ouest". Et même musicalement on retrouve des clins d'oeil auditifs qui font plaisir. Ennio Morricone se parodie en reprenant des morceaux de ses propres musiques, dont le thème de l'homme à l'harmonica de "Il était une fois dans l'Ouest" ou bien encore en reprenant la "Chevauchée des Walkyries" de Richard Wagner dans le thème de la Horde Sauvage. Le DVD du film, sorti en juillet 2008, est d'une très bonne qualité même s'il est regrettable de constater qu'une longue scène n'a pas pu être restaurée (quasiment l'intégralité de la scène où Personne raconte la fable du petit oisillon qui tombe de son nid... ma préférée...). La version double DVD est d'ailleurs pourvu de nombreux bonus, dont le très intéressant documentaire intitulé "Nobody is... perfect" qui revient sur les tensions qu'il y a eu sur le tournage entre Sergio Leone et Tonino Valerii.
Je me souvenais que "Mon nom est Personne" étant bon, mais je ne me souvenais plus pourquoi. Il m'a suffit de le revoir pour me rappeler qu'il est en fait le parfait représentant du western tel qu'on le voyait quand on était gamin, à savoir un film drôle et émouvant à la fois, et sachant multiplier les morts sans toutefois être violent.
Ce film possède également une bande-originale excellente menée de main de maître par Ennio Morricone et une réalisation reprenant toutes les poncifs nécessaires du genre. Il s'agit pour moi d'une auto-parodie rondement menée dans laquelle chaque protagoniste parodie son rôle de la meilleure des façons (que ce soit les acteurs, le réalisateur ou le compositeur). "Mon nom est personne" est sans doute la meilleure porte de sortie que Sergio Leone pouvait faire à ce cinéma de genre mais aussi une belle porte d'entrée pour tout ceux n'ayant jamais vu de western !
Je vais finir avec cette citation de Personne : "Le seul moyen d’allonger la vie, c’est d’essayer de ne pas la raccourcir." ^^
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Créée
le 14 janv. 2017
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