Rats out of cell
On sait Resnais friand des expériences formelles et discursives dans ses films, qu’il s’agisse d’explorer les interactions d’un couple à l’Histoire dans Hiroshima mon amour, à la mémoire dans L’Année...
le 23 juin 2015
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Henri Laborit est un médecin chirurgien et neurobiologiste.
Il introduit en 1951 l'utilisation des neuroleptiques, révolutionnant la psychiatrie, et celle du GHB en 1960, révolutionnant l'anesthésie. Il est également éthologue (spécialiste du comportement animal), « eutonologue », selon sa propre définition (spécialiste du comportement humain) et philosophe.
Il se fait connaître du grand public par la vulgarisation des neurosciences.
Alain Resnais, très intéressé par ses travaux en fera un film où ce dernier sera mis à l'honneur en 1980. La performance vaudra largement son Grand Prix du jury de Cannes.
Dans ce long-métrage de 2h06, Henri Laborit nous explique les comportements humains, avec les théories de l'époque, sur la base de l'histoire de 3 personnages. Présenté sous forme d'un documentaire dans lequel le professeur, tantôt à l'image, tantôt en voix off, illustrera chacun de ses propos par des exemples. Ces derniers seront issus de la vie des individus suivis mais aussi par des images du règne animal à laquelle notre civilisation est constamment comparée et, de manière originale, par l'introduction d'images d'archives du cinéma par intermittence. On y retrouve notamment Danielle Darrieux, Jean Gabin et Jean Marais interpretant à la perfection les expressions des sentiments décrits à la fois par notre scientifique et ressentis par nos 3 protagonistes.
Disposant d'un Master 2 en psychologie qui traine au fond d'un tiroir, j'en ai vraiment eu pour mon compte, ce qui est tellement rare dans les films qui traitent du sujet (Woody Allen et sa psychologie de comptoir peut aller se cacher). Certaines théories nécessitent une mise à jour, mais on voit clairement les bases de la psychologie actuelle : le comportementalisme, les débuts du cognitivisme, saupoudré d'un peu de psychanalyse.
En soi, ce film mériterait d'être diffusé lors d'un cours d'Histoire de la Psychologie. D'une part, le film est captivant et reprend parfaitement les concepts étudiés en première année, et d'autre part, c'est carrément moins
chiant !
La mixité entre film et documentaire, c'est-à-dire entre concept et histoire des personnages est très prenante. D'une part, on apprend et de l'autre on se divertit tout en étant happé nous-même par le sort de nos sujets.
Le découpage hors norme tout en alternance insuffle une dynamique et un intérêt croissant, sachant mettre en sourdine le scientifique quand il le faut et inversement. La réalisation alliée aux jeux d'acteurs impeccables nous emmènent dans les tréfonds du naturalisme dans les 2 sens du terme, à la fois la représentation mimétique de la nature et la reproduction de la nature humaine au plus près de sa vérité scientifique car Alain Resnais nous le signale dès le début du film : l'homme est un animal avant tout.
La seule raison d'être d'un être, c'est d'être, c'est-à-dire de
maintenir sa structure, c'est de se maintenir en vie. Sans ça, il n'y
aurait pas d'êtres.
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Créée
le 21 févr. 2021
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Je trouve que c'est un film extraordinaire. C'est un véritable volcan de cinéma en fusion, où se croisent des sons, des images, des voix, des mots, des personnages et plein d'autres choses aussi...
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