Un héros très discret

A la fin des années 1940, un père de famille va tout faire pour sauver son fils, condamné à mort.

Après absence de 13 ans derrière les caméras, se réfugiant alors à la télévision, José Giovanni revient au cinéma avec ce qui sera son dernier film, mais sans nul doute son plus personnel, car il raconte sa propre histoire. Celle d'un homme qui passera onze ans derrière les barreaux, et qui en sortira en écrivant ce chef d'oeuvre qu'est Le trou. Le tout grâce à l'action héroïque et courageuse de ce père, magnifiquement joué par Bruno Cremer, qui gardera toujours pour lui cette pudeur, sans jamais expliquer à son fils les raisons de sa folle détermination à soulever ciel et terre. Plus tard, on comprendra que c'est pour sauver le seul fils qui lui reste, mais c'est toujours dit avec discrétion, et c'est ce qui sied au film que je trouve très touchant, surtout quand on connait par la suite le parcours de José Giovanni.

Bien que les noms soient modifiés, c'est ce dernier qui fait le récit par sa voix. On remarquera d'ailleurs au générique la présence de Bertrand Tavernier en tant que coscénariste, et sans doute garant du projet car il a apporté au réalisateurs plusieurs personnes de son équipe, dont une courte scène avec Charlotte Kady en prostituée. Mais au fond, on y retrouve la même humanité et le côté sans trop en rajouter de son cinéma, avec avant tout le portrait d'un père et d'un fils qui n'auront jamais su se dire je t'aime.