Prudence Beresford et son mari Bélisaire rendent visite à leur tante à la campagne. Intrigué par la disparition d’une vieille dame croisée dans une maison de retraite, le couple d’ex-agents secrets décide de mener l’enquête. Une série de crimes inexpliquée et de suspects trop nombreux vont compliquer cette étrange affaire.
Des répliques qui font mouche, un rythme soutenu, une histoire loufoque mais menée avec maestria, voilà une adaptation d’un roman d’Agatha Christie parfaitement réalisée grâce à l’ivresse des mots, à un cadre bucolique magnifié par une photographie soignée et des acteurs au mieux de leur forme, contribuant au charme évident de cet opus intemporel. Dans le rôle de Prudence, Catherine Frot est pétillante de drôlerie face à un André Dussolier qui semble s’amuser follement. Le couple fonctionne à merveille, ayant déjà assuré le succès d’un précédent film « La dilettante » en 1998. Les seconds rôles sont tenus avec pertinence par des acteurs que l’on prend plaisir à croiser : Geneviève Bujold, Valérie Kaprisky, Alexandra Stewart, Laurent Terzieff, tous exhumés de saisons cinématographiques antérieures et dont les silhouettes ne peuvent manquer de nous toucher. Après des débuts difficiles, Pascal Thomas nous offre là un film bien ficelé, d’un humour revigorant, loin du maladroit « Zozos », où il ose assumer un style plus personnel, mêlant astucieusement les éléments propres à un polar à une note pimentée de fantastique gothique, association des genres qui déroute et séduit. Un bon moment de cinéma. 1