Cette comédie hybride commence sur le ton du vaudeville commun, continue dans la bluette façon Roméo et Juliette, tout en portant un regard empathique sur la communauté gitane dont le film de François Gir ne reflète que le folklore à grand renfort d'accords de guitare et de chants tsiganes.
Déjà, faire de Jean Richard, avec l'accent bien campagnard qu'on lui connait, le chef de la communauté, c'est saborder le réalisme et la pertinence de la démarche. Jean Richard, et son fils dans le film, Michel Subor, incarnent la fierté et les nobles valeurs des Pittuiti, philosophent au besoin, sans la moindre authenticité.
Le film est mal fichu et bancal, médiocre dans sa mise en scène et pas plus réussi dans ses proportions humoristiques, qui sont, pour l'essentiel de confronter la culture bourgeoise incarnée par Louis de Funès à celle des gitans, qu'intéressant d'un point de vue "documentaire". Son mélange de genres dessert le film.
Le scénario est laborieux et sombrera même, pour finir, dans la balourdise comique de type nanar. La relation entre les deux familles est sans relief dans l'opposition de style, faute de péripéties amusantes.
Et s'il faut retenir une chose de ce mauvais film, c'est la scène initiale. Dans son emploi de patron et chef de famille teigneux, Louis de Funès n'a jamais été aussi proche du personnage qui fera son succès au cinéma quelques années plus tard. Il a gommé ses tics et grimaces inutiles pour installer un caractère, de celui qu'on retrouvera dans ses vaudevilles familiaux comme "Pouic-Pouic" ou "Oscar".