Mon Roi est un film social qui pourrait ressembler à beaucoup de ceux que l’on connait déjà. Cependant la prestance des acteurs et de la justesse avec laquelle les fait jouer MAÏWENN vous embarque pour un film de deux heures : l’histoire d’un couple : Georgio (Vincent CASSEL) et Tony (Emmanuel BERCOT). Un couple qui s’aime mais qui « se détruit ». Quinze ans d’amour et de souffrance. L’amour en est la cause, le frein, le moteur et la solution.
La mise en scène et l'image s'effacent pour laisser le spectateur s’immerger dans ce conflit qui avance, recommence mais n'évolue pas. Ce conflit est porté pas des acteurs grandioses mais surtout par une direction de fer par laquelle MAÏWENN a déjà fait ses preuves avec Poliss. Ce n'est pas un film grandiose, artistique ou novateur, c'est un film juste. Pas de cliché si ce n'est ceux qui sont réels. Les personnages semblent très définissables mais échappent à une compréhension parfaite. L'un est un draguer qui mène la vie dure à sa femme sans vraiment s'en rendre compte ou l'admettre. Il y a quelque chose d'incertain mais profond dans le regard de Vincent CASSEL qui donne une grande profondeur et complexité au personnage. Nous aussi on l'aime et on le déteste. L'autre nage entre folie, amour et haine sans pour autant perdre le nord : elle est amoureuse mais ne peut pas s'épanouir avec un tel homme. L'amour est un sentiment humain trop fort pour que la logique prenne le pas.