Après le très sympathique Le Bal des actrices et l'excellent Polisse, Maïwenn ayant surmontée une phase sans grande inspiration est de retour avec Mon Roi, qui dès son premier extrait, à savoir celui de la pharmacie, m'a directement scotché.
En effet, cette scène d'un naturel sidérant et d'un humour qui fait mouche est tellement réussie, j'ai ensuite découvert la bande annonce qui m'a sur le coup fait un peu peur, je ne sais même pas pourquoi, enfin pas vraiment peur, mais je m'attendais pas à ça quoi. Le film restait tout de même dans mes attentes, donc rien de plus normal que d'aller hier le voir au cinéma, et sans grand étonnement, Maïwenn ne me déçoit pas, pourtant difficile de passer après un Polisse bluffant, elle nous livre une histoire d'amour plus que sincère.
Bon on va pas le cacher, les histoires de couple qui ont des difficultés, c'pas nouveau, mais la fraîcheur, surtout dans la première partie, qu'apporte la miss, est une vraie régalade, on pourrait même croire que le film n'est qu'une comédie, très drôle en plus, mais arrivé au moment critique de ce couple, on change clairement de style pour laisser place au dramatique. Tout aussi bien géré certes, mais j'aurais bien voulu continuer à voir cette sincérité et cette complicité des premiers instants, c'est pour dire à quel point la miss offre une histoire incroyablement écrite.
Au delà d'une écriture ultra soignée, tout comme cette réalisation simple et réussie, c'est en grande partie le casting qui brille ici, Vincent Cassel que j'aime énormément apporte une sincérité et un naturel saisissant, quand il parle, on a juste l’impression qu'il dit ce qu'il pense, et à aucun moment qu'il récite un texte, et bon sang, ce qu'il est drôle. Emmanuelle Bercot qui a tout comme Maïwenn présentée son film La Tête haute à Cannes cette année, retrouve la réalisatrice après Polisse. Tout comme son acolyte Cassel, elle rayonne, elle époustoufle, elle transpire de sincérité, quand elle ri c'est crédible, quand elle gueule, c'est en plus d'être crédible, dérangeant, car tellement bien interprété. Ils n'hésite d'ailleurs pas tout deux à se foutre à poil pour la réalisatrice qui les filme magnifiquement.
Louis Garrel est lui aussi très drôle, Isild le Besco et les autres sont eux aussi impeccables, le seul petit regret niveau casting, c'est Norman Thavaud, pas mauvais, mais faut vraiment arrêter de foutre des youtubeurs au cinéma, suffit de dire des conneries sur internet de nos jours pour avoir un ticket d'entré pour être acteur, insupportable.
En bref, Maïwenn réalise et écrit ici une superbe histoire d'amour, l'amour fou, l'amour vache, l'amour à la vie à la mort, entre scènes d'un humour, d'un naturel incroyable, et scènes d'engueulades non moins crédibles, c'est un film fort et tout simplement beau, un film de femme d'après Cassel.