Il y a des films comme ça... Des films qui nous parlent, des films qui nous prennent aux tripes, des films qui nous font rire, pleurer, perdre tout espoir et puis le retrouver.
C'est toujours difficile d'expliquer pourquoi on a aimé un film à ce point. L'importance qu'il peut avoir en si peu de temps. Qu'est-ce qui peut justifier un 10 ? Certainement pas la perfection. Ce film n'est pas objectivement parfait. Il y a même quelques scènes dont je doute de la nécessité absolue. Mais ce n'est pas l'objectivité qu'on retient.
Avant même le visionnage du film, la bande-annonce transmet un nombre incroyable d'émotions. Je crois que c'est une des plus belles que j'ai jamais vue, avec pour seule bande sonore Easy de Son Lux. Tellement marquante que je me suis mise à pleurer des les premières notes de la musique dans le film.
Un surplus de sentiments pour seulement deux acteurs. Mais quels acteurs ! Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot (prix d'interprétation à Cannes) interprètent de manière prodigieuse et incroyable les personnages de Georgio et Tony. Ces personnes que tout oppose, mais qui vont vivre une des histoires d'amour les plus fortes du cinéma. A travers la joie, la colère, la tristesse, et surtout l'oscillation déroutante de l'un à l'autre à chaque instant, se trouve l'amour. Inchangé, incassable, toujours présent dans cette relation lunatique. On se perd dans les cris et dans les pleurs d'Emmanuelle Bercot, on se réjouit du sourire charmeur de Vincent Cassel, on déteste l'un, puis l'autre (mais surtout l'un il faut l'avouer), mais surtout on s'attache à eux et à leur relation torturée mais au fond tellement forte. L'amour ressenti même dans les pires moments crée un attachement particulier envers ce couple.
Maïwenn joue avec nos sentiments comme elle le ferait avec une vulgaire balle de ping-pong. C'est ce qu'elle essaie de nous faire comprendre : l'amour « c'est un électro-cardiogramme, si t'as des hauts et des bas, c'est que tu vis encore ». Cette métaphore de l'amour décrit parfaitement son film, enchaînement peu organisé de scènes leur vie commune, dans le passé puis dans le présent, dans la joie puis dans la peine. Tellement d'émotions sont transmises en même temps qu'on abandonne toute pensée parasite et on se laisse porter par cette histoire d'amour passionnée.
N'oublions pas Louis Garrel, parfait en frère protecteur et méfiant. Il dit ce qu'il pense, ce qu'on pense tous et qu'on aimerait crier à Tony. Il est la balance, qui nous remet dans le droit chemin et nous fait retrouver la bonne opinion. Il est comme un guide, que le spectateur peut décider de suivre s'il se perd, comme ce couple se perd dans leur vie à deux.
Il ne faut pas prendre la petite taille de cette critique pour une forme de ressentiment, je suis tant perdue dans le nombre de scènes incroyables que je ne sais même pas lesquelles citer... Je pense quand même avoir décrit au mieux l'effet que ce film avait eu sur moi. Je suis désolée pour les personnes que ça n'a pas touché comme moi, je pense qu'ils sont passés à coté d'un moment magique.
Il y a des films comme ça, qu'on n'oubliera jamais...