Ce film est avant tout une histoire d'amour, une histoire de couple. Mais c'est surtout le couple vu à travers les yeux d'une femme. Et oui, ça change beaucoup ! Certes, c'est ici l'homme qui passe pour le bourreau et la femme pour la victime mais ce qui est le plus important, ce sont les réactions déclenchées chez les spectateurs.
En tant que femme, je comprenais parfaitement le point de vue de Tony et je le défendais....en revanche, mon copain lui, m'a dit ne pas avoir compris ses réactions jugées parfois trop excessives et il défendait plutôt Georgio. C'est là la force du film de Maïwenn. La caractérisation des personnages nous parle et nous touche car elle est sincère et bourrée de psychologie. Une psychologie bien réelle que je ne cesse de voir dans les couples autour de moi.
Le sujet est donc très innovant tout en ne l'étant pas. Mais il s'adapte à son époque, on se sent proche des personnages, on s'identifie.
Le jeu des deux acteurs est impeccable et nous trouble de tant de réalisme et de vérité. La mise en scène n'est pas la force du film mais se fait totalement écraser et oublier par Cassel et Bercot qui illuminent l'écran par leur puissance.
La construction du scénario est intelligente, on voit des scènes qui apparaissent comme les souvenirs de Tony, par bride, sans forcément une logique de début et ça marche. Et si on fait attention aux dialogues, on prend conscience de la perversion narcissique et l'emprise de Georgio depuis le début, mettant systématiquement en avant les défauts de Tony pour la faire culpabiliser. Une bien jolie représentation d'une relation destructrice et passionnelle qui n'est que trop réelle.