Réalisé en 2019, lorsque Paul Semhoun (le père d’Elie Semoun) souffla ses 87 printemps (il est décédé l’année suivante), Mon vieux (2020) est un documentaire tendre et touchant sur la maladie d’Alzheimer. Rassurez-vous, le film n’est en aucun cas plombant, Marjory Déjardin a suivi le quotidien d’un père et son fils, un malade et son aidant.
La complicité entre les deux hommes saute aux yeux, Eli a continué sa carrière d’acteur / humoriste tout en s’occupant de son père (aux côtés de sa sœur Anne qui s’en occupe tour à tour). Le film nous invite au voyage, à la recherche des souvenirs perdus de ce père de famille à qui l’a vie n’a pas toujours été simple (sa mère décède en 1963, un mois plus tard, c’est sa femme qui décède à l’âge de 37ans d’hépatite et son fils cadet succombera du sida à 37ans également).
Sa courte durée (75min) permet au film d’être clair et concis tout en nous entrainant en plein cœur de la démence de ce vieil homme (l’état de santé de leur père est tel qu’Eli & Anne envisagent de placer leur père dans un ehpad). Sous forme de road-movie (ou road-documentary), le film nous entraîne jusqu’à Taza au Maroc (où ils retrouvent sa maison d'enfance) ainsi qu’au cimetière juif de Fez sur la tombe de son père. Eli cherche à tout prix à le stimuler, à lui faire raviver sa mémoire (à travers notamment des séances de diapositives et projections de films de famille en 8mm).
« Est-ce que je suis prêt à être oublié par mon père ? »
Le film questionne à la fois sur les non-dits (qui peuvent être sources d’incompréhensions ou de conflits familiaux) ainsi que sur la maladie d’Alzheimer. Diffusé pour la première fois à la télévision en 2020, il bénéficie deux ans plus tard d’une exploitation (technique) au cinéma.
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