Mon voisin Totoro
7.8
Mon voisin Totoro

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (1988)

J’ai fait un drôle de rêve. L’air était chaud, la nature verdoyante, le ciel bleu. Les papillons et les oiseaux volaient, j’étais submergé par une douce félicité. Puis j’ai rencontré ces drôles de créatures, les « Totoro », jouant de drôles d’instruments. Puis les arbres se mirent à pousser soudainement, jusqu’à aller taquiner le ciel. C’était comme de la magie. Puis je me suis réveillé. Mais était-ce vraiment un rêve ? Ou était-ce plutôt un souvenir ?


Ce n’est pas la simplicité de Mon Voisin Totoro qui nous empêchera de faire preuve de modestie. Oui, c’est un film d’une grande simplicité et, pourtant, il crée un véritable instant de magie inoubliable. Et comment parler de ce film sans avoir la sensation de trop s’épancher, de recouvrir de mots des réelles émotions que nous procure le métrage d’Hayao Miyazaki ? J’aime disséquer les films, observer, essayer de découvrir ce qui se cache sous l’image, comprendre la démarche du réalisateur et extraire l’essence du film pour tenter de le comprendre et le faire comprendre. Et, étonnamment, cette envie n’est jamais réellement venue avec Mon Voisin Totoro, ni pendant, ni après. Car ce n’est pas qu’il manque de quoi que ce soit, ni qu’il n’offre rien, loin de là, mais que l’expérience que l’on vit devant Mon Voisin Totoro est tellement pure, simple et belle, que je n’ai aucune envie de chercher à parler d’une quelconque fable écologique ou autre, mais juste de partager un ressenti développé, de retomber en enfance pendant les quelques lignes qui vont suivre.


Il n’y a, probablement, pas de phrase plus simple pour définir cette expérience que « je suis retombé en enfance ». La candeur de ces petites filles, profitant de la nature et la découvrant, est communicatrice, on se libère de notre routine pour retrouver cette simplicité avec laquelle nous abordions la vie quand nous étions petits. Pas d’a priori, pas de peurs ni de rationalisme, juste de l’imagination, de la curiosité et de l’émerveillement. Un buisson devient une forêt, un arbre devient aussi grand qu’un immeuble, mais on embrasse cette immensité, on la laisse nous surplomber et nous envelopper. La forêt, lieu d’aventures primordiales, où règnent la paix et la sérénité, devient un lieu de rêves, de découvertes, où l’on se ressource, où l’on imagine et où l’on crée, revenant à nos fondamentaux, au sens même de notre vie.


La beauté de Mon Voisin Totoro est indéniable, avec ces belles couleurs caractéristiques du style de Miyazaki, et la superbe musique de Joe Hisaishi. Le film rappelle notre âme d’enfant, il nous fait lâcher prise, nous rappeler que, même si nous avons grandi, il y a toujours un enfant en nous, auquel il est bon de rappeler qu’il ne faut jamais délaisser notre curiosité et notre imagination. En revoyant ces images, je me revoyais enfant, dans le jardin, avec ces mêmes perspectives, qui me faisaient voir le monde comme étant immense, où des choses pouvaient me paraître gigantesques, quand elles le sont beaucoup moins aujourd’hui.


Peu de films peuvent se targuer d’être aussi doux et empreints d’allégresse que Mon Voisin Totoro. C’est un doux moment de légèreté et d’insouciance, où toute la routine et sa morosité s’effacent. C’est retomber en enfance, apprécier les choses simples, croire en tout. C’est comme un cocon dans lequel on s’installe et dans lequel rien ni personne ne peut nous atteindre. Miyazaki nous offre un écrin de poésie, de bienveillance et de sérénité, parfait refuge pour chasser la détresse. Aimez, savourez, imaginez.

JKDZ29
8
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le 17 janv. 2019

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JKDZ29

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