Au début, on a vraiment la sensation de visionner un film de vacance touristique dans le Sud-est asiatique, à la différence près que le touriste en question à des monomanies existentielle concernant la vie et la mort. Le cinéaste allemand René Wiesner nous fait offrande de sa vision personnelle du mondo, dans un voyage hypnotique au cœur du Siam historique, où peu à peu, au fil des images, les thématiques liées à la vie elle-même, apparaissent.
Dans « Mondo Siam », vous n’aurez aucune voix off, simplement des images accompagnée de la musique ambiante de Stephan Ortlepp. Les thématiques sont tellement simples à définir que l’affiche du film annonce d’emblée la couleur : la vie et la mort, la liberté et la captivité, l'espoir et le désespoir, la folie et la raison. La condition du vivant nous est présentée sans forme de compromis. L’homme captif de ses croyances, sa vision mythifiée de la vie, ses rites mortuaires, sa gestion de l’histoire et ses tragédies, les conséquences de la guerre, sa domination sur le monde animal, captif de ses désirs, son alimentation et son divertissement.
Les images s’enchaînent et la musique nous emporte dans ce voyage au cœur de la condition du vivant. On ressent une vraie empathie et un amour pour le monde animal dans le film, Wiesner parvient à nous susurrer – par l’ambiance et les images – son amour pour la liberté, subodorant même un welfarisme latent. L’homme semble être vu comme le bourreau de lui-même et des autres. Si la souffrance animale est perçue comme une conséquence de l’homme, la souffrance humaine est également présentée comme une conséquence de ses propres actions. Le pessimisme sur la nature humaine est palpable.
Si l’on peut être dubitatif aux premières minutes de « Mondo Siam », ce dernier révèle néanmoins ses forces à mesure que se dessine, peu à peu, les questionnements existentialistes que propose l’agencement de ses images, sur l’homme, la nature, les animaux. La vie.