Mondovino est un excellent documentaire dans lequel le réalisateur réussit un tour de force : à l’opposé de Michael Moore, qui oriente ses interviews pour appuyer ses arguments, Nossiter laisse ses interlocuteurs s’exprimer librement, ce qui donne lieu à des moments mémorables, comme cette réplique de la propriétaire du domaine Mondavi, persuadée qu’offrir des casquettes et des T-shirts à ses employés mexicains constitue un geste de bienveillance.
Le film expose également l’industrialisation du vin, orchestrée par un petit groupe de personnes influentes, à l’image de Robert Parker, dont le guide est considéré comme la référence absolue. Parker, véritable dictateur des goûts, impose ses préférences, influençant ainsi l’ensemble de l’industrie. À ses côtés, Michel Rolland, un "Winemaker" principal partisan de la standardisation des vins français qui se laisse pour une partie séduire, afin de correspondre aux goût de Parker.
Face à ce système, Mondovino nous présente des petites exploitations à travers le monde qui, elles, restent fidèles à la terre, privilégiant le respect du cépage et la relation authentique avec la vigne plutôt que la quête du profit et du branding.
Bien que le réalisateur ne prenne pas une position clairement affirmée, son montage laisse transparaître une critique du système qu’il dénonce : un monde du vin où l’objectif principal est la production en masse, et où des ambitions comme celle de cultiver le vin sur Mars incarnent le sommet de la démagogie de ce modèle.