Moi qui ne crache pas sur un petit rosé de temps en temps, je me disais que j’avais là l’occasion de parfaire mes maigres connaissances sur ce breuvage béni des dieux. Erreur ! J’ai vu une émission de télé réalité au lieu du documentaire annoncé. Le gars qui a réalisé ça, se contente de faire la tournée des domaines qu’il connaît, comme on fait la tournée des bars, et tout le monde se congratule avec de grands sourires, en parlant de leurs affaires, leur égo, leur famille, jamais de vin. Si vous voulez faire la différence entre un Bourgogne ou un Bordeaux, par exemple, allez plutôt acheter le guide du parfait caviste en librairie, ça sera plus utile.
On voit un certain Michel Rolland, consultant en vin, content de lui-même, qui a un melon gros comme ça, et qui passe son temps à s’auto congratuler devant la caméra, avec le journaliste(?), celui qui est censé l’interroger, qui rigole à toutes ses farces. On a la famille Mondavi, leader du marché qui a un beau domaine, très beau le domaine. Toute la dynastie fait sa pub devant la caméra, le père, le fils, etc. On a un ou deux petits producteurs qui eux, se plaignent. La tradition du bon vieux vin à la française se perd, éliminée par les nouveaux producteurs, le vin fabriqué de façon industrielle, par les Mondavi, il ne fallait pas chercher loin. La caméra est tenue par un amateur ou un parkinsonien, car elle bouge tout le temps. C’est plein de flous, comme si on était dans un reportage de guerre( ?), ou une vidéo d’artiste contemporain( ?) Ça zoome à tout va sur des têtes, loin d’être glamour, sans doute parce que le caméraman ne sait rien faire d’autre. Une couleur qui bave, même pas digne du journal télé, pour dire quoi ? On rencontre Richard Parker, le critique qui fait trembler toute la planète. Lui dont chacune des critiques peut faire monter ou baisser une côte, et faire fermer une entreprise rien que parce qu’il aurait mal noté la production de vin de celle-ci. On pense qu’il va parler de vin ? Erreur ! Il parle de ses chiens. Ses bouledogues, de sa collection de bouledogues. Il dit d’ailleurs qu’un de ses chiens est un sacré péteur. Le chien pète même en pleine interview, sans doute pour donner un peu de piment à la conversation, car elle très hors sujet et ennuyeuse. Parker va parler de sa légion d’honneur, donnée par Jacques Chirac, il parle de son ami Michel Rolland. Il rend un hommage appuyé à son ami par caméra interposée. Celui-ci lui rendra la pareille quelques plans plus loin dans le film. Le con dans tout ça c’est qui ?
Pour parler vulgairement, parce que je trouve que c’est filmé de façon vulgaire, ce truc c’est une grosse bouse attrape gogo, qui ne mérite pas que l’on perdre plus de 2h de sa vie pour rien. On peut faire beaucoup de choses en deux heures. Et c’est d’autant plus affligeant que ça se voit que c’est du chiqué. Le journaliste est tenu en laisse, dès qu’il parle à quelqu’un d’important, à côté il y a un attaché de presse ou un responsable marketing, pour vérifier si on pose bien les « bonnes » questions, pour voir si le journaliste ne va pas poser de questions gênantes, ou aborder un sujet qui fâche. Un documentaire ça ?