À peine avoir écrit son premier roman Le Mystère Andromède, l’écrivain Michael Crichton se lance direct dans la réalisation d’un long-métrage ambitieux, innovateur et curieux. Écrire un roman et réaliser une production sont deux travaux distinctifs et pas évidents à y attaquer mais cet artiste a été soutenu par un sujet fort et alléchant, celui d’inviter des humains à vivre dans une époque historique comme le western ou le moyen Âge, avec des androïdes se comportant, avec un certain réalisme, comme des humains. J’ai bien aimé le concept, c’est le genre de contexte qui aide pas mal un nouveau venu de rentrer dans un domaine artiste aussi compliqué que le cinéma. Surtout que le scénario est d’une simplicité à comprendre et de nombreux choix de directions artistiques s’offraient au réalisateur pour développer son film avec beaucoup de potentiel.
L’un des points avec lequel le réalisateur pouvait vraiment motiver les cinéphiles à découvrir sa réalisation était de faire un mix adéquat de plusieurs genres cinématographiques et un suivi maîtrisé de plusieurs personnages, dans trois époques éloignées entre elles et différentes : Le western, le moyen-âge et la civilisation romaine. Sur un constat évident, on voit clairement qu’il a bien exploré ces épisodes historiques, sans provoquer la moindre cassure pénible sur la progression de chaque personnage. Quand on construit une production dévoilant un super et attractif parc d’attractions, il était évident de ne pas négliger le côté technique et la technologie étonnante et employée partout dans ce parc d’attractions.
Le jeune réalisateur l’a bien intégré dans son scénario, sans faire ni trop, ni assez. On voit que c’est bien surveillé, que chaque androïde qui merde est vite retirée du parc et que tout est fait pour que les humains séjournent dans ce parc d’attractions sans la moindre égratignure. Cette étape n’est uniquement qu’une phase de présentation. C’est ce qui se passe après est beaucoup plus intéressant car plus on avance dans le film, plus le parc devient une source de problèmes, à laquelle les techniciens perdent le contrôle de leurs machines. Cependant, cette partie-là est un peu légère à mon goût. J’ai senti un certain manque de budget ou une seconde partie de scénario pas très imaginative car on nous ressort le même thème habituel de guéguerre entre les humains et les machines, surtout que la décimation des clients est un peu trop vite expédiée à mon goût.
Ce défaut assez conséquent est tout de même compensé par une mise en scène correcte, par une ambiance assez terrifiante et hypnotisant et par un casting qui fait bien l’affaire, en particulier avec l'acteur Yul Brynner. D’après ce que j’ai compris, il joue exactement le même genre de rôle qu’il a tenu dans Les 7 mercenaires de John Sturges. Sauf qu’il campe le rôle d’un androïde et sa démarche est très convaincante. Le regard fixe, un air inexpressif, une marche robotique, une présence magnétique, Yul Brynner arbore une allure de cow-boy mécanique très satisfaisante pour nous surprendre dans pratiquement tous les plans où il se manifeste. Pour résumer mon bilan, c’est un film qui vaut vraiment son coup d’œil mais doté d’un scénario assez limité. 7/10
Il a tiré sur moi ?