Dans un futur très proche de 1973, Christian Bale & Freddie Mercury se payent un séjour à 1000$ la journée au parc d'attraction Delos, spécialisé dans l'immersion au sein d'univers historiques dont l'empire romain, l'époque médiévale ou le far-west.
Le parc "Empire Romain" est à peine survolé. On y découvre, dans un jardin, quelques figurants en toges blanches buvant du vin et mangeant du raisin devant des fontaines d'eau. La partie médiévale est un peu plus détaillée : les persos évoluent dans un chateau géant de Playmobil dans des costumes fournis par ToysRus. La scène la plus lamentable est sans conteste celle du combat à l'épée entre un client et un humanoïde pour conquérir la "belle" princesse. Sans la moindre chorégraphie, les acteurs improvisent sans aucune imagination leur duel consistant à frapper sur l'épée de l'autre ou sur son bouclier !
Freddie et Christian optent pour l'année 1880 où ils vivront dans les conditions et le décorum d'époque : chapeaux, bottes, cheval, whisky frelaté, saloon, filles de joie...Afin de parfaire leurs accoutrements de cow-boy, les deux poteaux sont dotés d'un revolver chargé de balles réelles qu'ils pourront vider à loisir, sur des robots plus vrais que nature, lors des inévitables règlements de compte jusqu'à ce qu'un dysfonctionnement ébranle le parc...
Michael Crichton signe le scénario et réalise "Mondwest".dont le pitch évoque immanquablement un brouillon de "Jurrasic Park" (1993). 40 ans se sont écoulés depuis ce film et la kitscherie ne l'épargne pas (les ordinateurs à bobine, gros comme des réfrigérateurs et dotés de dizaines de témoins lumineux). Même s'il est dépassé, "Mondwest" peut se vanter d'avoir probablement inspiré le T-800 de Cameron notamment lors des derniers plans du film.
Crichton prend trooooop le temps de présenter les coulisses du parc d'attraction : la présentation des personnages, les savants gérant les robots en fonction des évènements, l'atelier de réparation...
Mais le réalisateur pachydermique s'étale aussi pour présenter le far-west à coups de scénettes gavées de clichés et de ralentis longs et inutiles avec en point d'orgue la pitoyable bagarre de saloon où Terence Hill & Bud Spencer manquent à l'appel pour relever le niveau.
Yul Brynner interprète le bad guy de ce monde farfelu, en revêtant les mêmes fringues qu'il portait sur la peau de Chris Adams dans "Magnificent Seven". A deux reprises, il est confronté à Freddie Mercury qui l'abat comme à "Virtual Cop" en niveau easy. Malgré tout son charisme naturel, Brynner ne parvient pas à incarner le replicant dangereux qu'il est censé être à cause d'un Crichton qui n'a pas su établir une véritable tension, un semblant de suspense du début à la fin de son film.