Voici un film qui derrière l'apparence d'une petite histoire de science-fiction en dit plus long sur l'évolution de notre société que les discours savants de bien des analystes patentés.
Il illustre merveilleusement cette pertinente remarque de Michel Bounan : "Le Spectacle n'est rien d'autre que l'ensemble des compensations mensongères offertes à ceux qui ne sont plus rien."
Qu'y a t'il de plus détestable en effet que tous ces petits cadres du système marchand, exemples même de la servitude qui, contre rémunération, voudraient se glisser dans la peau du héros et du séducteur : être un Byron, un Butch Cassidy, un Lancelot, un Spartacus. Et puis rentrer tranquillement chez eux pour reprendre leurs activités de larbins.
Dans son "Gai savoir", Nietzsche s'insurgeait déjà : " Quoi ! On donne des ailes à la taupe, on lui fournit d'altières pensées, avant qu'elle regagne son trou ?"
Depuis la sortie de ce film chacun a pu constater, et dans tous les domaines, à quel point la domination n'était pas avare en matière de compensations illusoires. C'est pourquoi l'on ne peut suivre qu'avec le plus grand intérêt les exploits de Yul Brynner, excellent dans la figure du négatif à l'œuvre !
Vas y Yul.....