Il y en a qui ont quand même le sens du rythme dans la peau. Jodie Foster en fait partie. En effet, elle a débuté à douze ans, avec un film plus que rythmé, Taxi Driver. Plus tard, elle joue dans Le Silence des Agneaux, qui est lui aussi un thriller prenant. Et enfin, cette année, en 2016, elle réalise Money Monster, hors compétition au Festival de Cannes. Dans ce film, tout se passe très vite. Les minutes qui séparent le début de l'émission avec le début de la prise d'otages sont rapides. Les minutes sont rapides, tout court. Il n'y a pas de pause, et tout s'enchaîne. Le film est très bien réalisé, avec une mise en scène assez épurée et simple, imprégnée de l'univers très américain (assez étonnant pour Jodie Foster qui est tout de même la plus française des américaines) des cash machine et des shows décadents (que l'on n'imaginerait pas sur BFMTV), tout ça sur fond d'algorithmes et de chiffres de Dow Jones.
Si le film se caractérise par son rythme et son montage (notamment un cut très bien placé sur l'appel téléphonique de Patty à Diane qui laisse planer un hors-champ très bien fichu), c'est également son scénario qui le fait se distinguer des autres. En effet, il part d'un principe simple mais arrive à nous montrer la démarche que pourrait avoir un homme, déçu à l'extrême de la bourse, qui cherche juste à entendre des excuses de la part du méchant de l'histoire (qui, contrairement à ce que l'on croit au début, n'est pas le money monster, mais qui est Walt Comby).
En bref, le film est une plongée intéressante et rythmée dans l'univers ultra-corrompu de la bourse, magnifié grâce à deux talents confirmés (Julia Roberts et George Clooney) mais aussi grâce à l'interprétation de Jack O'Connell (que je connaissais de Skins), et enfin grâce à la main de maîtresse de Jodie Foster.