Passons sur le scénario et sa montagne de séquences absurdes ; il y aurait une bonne dizaine de paragraphes à tartiner sur autant de scènes invraisemblables.
Sur le fond, en revanche, impossible de fermer les yeux. Ce que nous propose Jodie Foster est sidérant. Elle nous explique ni plus ni moins que le système boursier actuel, et plus largement économique, n'est pas directement responsable des dérives et iniquités bien réelles qui frappent les populations. Le Mal est incarné, aisément identifiable : il réside dans des hommes mauvais car avides et menteurs. Sans eux, le trading haute fréquence, les algorithmes, le système médiatique qui prodigue conseils sur fond de divertissement décérébré et façonne des quidams envieux de fortunes providentielles seraient vertueux. Pis, nous sommes tous victimes du mensonge des puissants. Car vérité et probité sont les deux mamelles qui nous abreuvent, quelle que soit notre position sociale.
En creux, le film demeure intéressant en ce qu'il montre du chemin vertigineux à parcourir dans les consciences américaines persuadées que la quête de justice sociale passe par l'énergique dénonciation des abus, non par la réfection du système qui les autorise. Quand le sage montre la Lune, Jodie Foster fait la mise au point sur le doigt.