Un peu de culture indienne à travers un cinéma hollywoodien, bien violent, imprégné de sang. Avec ce drôle de type et son masque de singe qui s'en prend plein la gueule. Et pourquoi pas, ça vaut bien un John Wick, non ?
Le style est diffèrent, l'immersion plus socio-politique, qui invite à un combat des plus profonds. Proche des bidonvilles, ceux qui n'ont rien, qui n'existent pas, qui survivent, à bout de souffle. Toujours les mêmes, ceux qui rêvent un jour de vengeance, de droit et de justice, au nom de Monkey Man.
À la fois un thriller, mais aussi un bon film d'action, où les coups frappent de plus en plus fort. C'est du déjà vu, mais là c'est une version plus colorée, plus magique, que nous offre le réalisateur, acteur, Dev Patel, excellent dans ce rôle et sa réalisation.
C'est dans sa composition la plus humaine, et émotionnelle, que le récit et des plus incisifs, et qu'il fonctionne. Un clown et ce curieux corps, avec son masque de singe, que personne ne prend au sérieux, que l'on ignore, sous-estime. Où chaque combat est un espoir qui refuse de s'éteindre.
Un dure à cuire, même si le combat semble vain, illusoire, face à une société corrompue, dans toute sa globalité. Avec des hommes et une police sans pitié, aux ordres d'un gourou qui décide en une nuit que tout le monde doit disparaitre, de façon cruelle. À l'image de ce capitalisme endiablé, inégal, ne laissant que des cendres pour seul existences, et de misérables larmes à jamais graver dans sa mémoire.
Il n'était alors que l'oubli, l'ombre, la victime pour l'éternité, aux mains qui se souviennent. Maintenant que ces cauchemars lui rappellent cet enfant et sa mère qui brûlent, embrasés dans les flammes de l'enfer.
Monkey Man possède à présent quelque chose dans le regard qui ne s'efface pas, comme une nuit sans fin. Esclave de son destin, sans terre ni lendemain, le cri de l'injustice est parfait. Il refuse ce rôle de victime, faible créature. Il veut être cet homme qui se lève et se bat avec ce masque, son armure qu'il affiche avec détermination et courage.
Dans la jungle où règne la loi du plus fort, lui, l'invisible, qui veut atteindre les hauteurs où se jouent les règles des puissants. Entre arènes sauvages et lieux de tous les plaisirs, des VIP loin de tous ces opprimés qui se terrent, et d'un système qui a su les créer, pour mieux les exploiter. Ce pauvre singe qui ne fera jamais partie de ce royaume de choix.
Il lutte dans ce monde impitoyable, semé d'embûches, avec malice et humour, mais aussi douleur. Lorsqu'il saigne , rêve de sa mère parmi les arbres sacrés et les chants des rivières. Une nature et d'autres visages étranges, qui l'observent et le soignent. Des transgenres, témoins muets qui se cachent, qu'on rejette, et qui portent en eux les stigmates d'une vie de tourments.
Un moment de son existence, où la patience est une présence qui lui apprend à ouvrir son cœur et son esprit, pour laisser pénétrer cette mythologie hindoue, et accomplir sa révolte. Fuir ce mendiant au triste destin.
Le réveil du singe a sonné, autant vous le dire, ça va chier. Tout le monde est là : Monkey Man, cette femme et sa dignité perdue aux portes de la honte, la communauté transgenre, prête à l'action. La touche un peu caricaturale je trouve, mais bon, il fallait peut-être bien tout cela, pour que la fête soit au complet.
Monkey Man et ses compagnons d'infortunes ne s'arrêteront plus, ils se battent jusqu'au bouquet final. La rencontre ultime entre ce maudit gourou, et Monkey Man. Explosif.