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sept 2012:

C'est quand même curieux parfois comment une vision peut s'altérer avec les années. Fut un temps où je trouvais ce film potable. Aujourd'hui, je me demande bien comment et pourquoi ; j'ai eu toute les peines du monde à finir ce film qui m'a paru tellement inconsistant que j'en haïssais presque ce scénario de me faire subir pareille avanie.

Je n'avais pas une grande estime pour Pascal Jardin mais cette histoire, ces personnages, ces dialogues creux ont porté le coup fatal à toute forme d'indulgence à son encontre. J'ai trouvé même cette fausse désinvolture, cette fantaisie pacotillarde au delà de l'inadmissible, d'un pathétique absolu.

La pauvre Liselotte Pulver est transformée en une sorte d'hybride d'Achille Zavatta et Sabine Azéma, un personnage horripilant de bêtise et d'hystérie faussement joyeuse. L'humour est très bas, quasi inerte. Peut-être fera-t-il rire des gens fatigués de la vie ou bien de ceux qui ne cherchent pas à rire souvent et se trouvent là devant un objet inconnu? Non, cet humour là est très puéril, chargé de conventions bourgeoises peu goûtues, à l'excentricité en fer blanc. Tout sonne faux.

Qu'est-ce que ces acteurs sont allés foutre dans cette galère? On est tellement loin de l'univers de Jean Gabin, que cette erreur de parcours parait énorme! Le jeune Philippe Noiret est là pour Gabin, c'est entendu et légitime, mais Gabin est là pour qui, pour quoi?

Le pire est sans doute la prestation hallucinante de Heinz Blau, presque flippant, en jeune premier quasi libidineux. Je précise que cet aspect n'était pas du tout l'effet escompté, mais il joue tellement comme un cul le pauvre gars!

Il est vrai que Pascal Jardin a pu faire l'objet de quelques causeries bienveillantes dans certaines coteries, mais le scénario fait tellement preuve de vacuité manifeste qu'on s'étonne qu'à la lecture de ce "rien" il n'est pas fait fuir tout la distribution.

Certes, l'idée de départ est aguichante : un riche banquier s'amuse à endosser le costume d'un majordome pour prendre un peu de distance avec une existence décevante. Il est vrai également que Jean-Paul Chanois est un réalisateur fort convenable.

Malheureusement, tout ce beau monde ne parvient pas à sauver les meubles. Quand l'épine dorsale est touchée, difficile de faire tenir debout ce pauvre corps malade.
Alligator
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le 20 avr. 2013

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