En bon méridional qu'il est, l'entomologiste Jean-Henri Fabre n'a rien du scientifique austère. Enthousiaste et humble, coléreux parfois, le célèbre (parait-il !) observateur d'insectes répond à un portrait romancé par lequel le réalisateur Henri Diamant-Berger s'attache autant, sinon plus, à évoquer la personnalité de l'homme qu'à habiliter, à l'attention du profane, l'importance de ses recherches.
Sur un ton de comédie, le cinéaste met en scène un modeste professeur assistant, libre-penseur et anticonformiste, un père de famille nombreuse qui toujours se désintéressera des honneurs de l'Empire (le second) pour s'adonner à sa passion. C'est un engouement que ni Pierre Fresnay ni le réalisateur ne parviennent véritablement à communiquer, même si on prendra un certain intérêt aux documents animaliers régulièrement insérés dans le récit et qui font une part de son originalité. Loin des hagiographies ampoulées (excepté, peut-être ce dernier plan sur la statue de Fabre avec la Marseillaise en fond sonore...) le film semble au contraire jouer du contraste entre la simplicité de l'homme et la valeur de ses travaux. Pierre Fresnay fait une composition pittoresque, superficielle mais sympathique.