Une aristocrate meurtrière se fait passer pour un homme, lors de ses nombreux voyages, avant de s'installer dans une ferme de la campagne belge. De cette histoire réelle, remontant au milieu du XIXe siècle, Harry Kümel a fait l'argument de son premier long-métrage, en noir et blanc, avant de tourner trois années plus tard les deux films qui ont fait sa renommée : Les lèvres rouges et Malpertuis. Monsieur Hawarden n'est pas de la même trempe, très stylisé pourtant et souvent brillant, en particulier dans ses scènes rustiques avec le personnel fruste de la ferme, mais moins convaincant dans son interprétation générale de même que le parti pris de garder son allure féminine à son "héros", ce qui rend les réactions à son égard peu compréhensibles, voire ridicules, le monsieur en question étant manifestement une dame. Le personnage de son employée, qui est par sa sensualité son opposée, et leur relation ambiguë paraissent bien plus intéressants mais demeurent peu approfondis. Par ailleurs, le film reste trop marqué par certaines tendances formelles de son époque et notamment l'utilisation excessive et pénible du zoom. Pour qui professe une certaine curiosité pour ce réalisateur belge, âgé de 82 ans à la fin de 2022, et à la carrière peu prolifique, Monsieur Hawarden mérite évidemment d'être vu.

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le 31 déc. 2022

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