Inutile de vous dire que je partais plutôt méfiant avec celui là, le but était clairement d'aller vers un film qui n'était pas fait pour moi sur le papier.
En découvrant le pitch de ce Monsieur Hobbs prend des vacances, à savoir 2 heures de film familial du point de vue d'un père de famille qui embarque sa smala pour des vacances en bord de mer, après avoir enchainé plusieurs westerns avec ce dernier, c'est uniquement l'envie d'en découvrir plus sur la filmo de James Stewart qui m'a convaincu de tenter le coup.
Et grand bien m'en a pris puisque je me suis fait cueillir par un film à la tonalité subtile, bien loin de la leçon de morale utopiste que l'on peut attendre de ce genre de bobine. En lieu et place de l'illustration stéréotypée de la vie de famille que je redoutais, je me suis retrouvé devant une réflexion quelque peu cynique mais surtout très mesurée servie un James Stewart désabusé qui dit clairement les choses : la vie de famille c'est bien sur le papier, mais en réalité complexe à mettre en oeuvre / supporter au quotidien, d'autant plus lorsque les enfants que l'on tente de modeler à son image se forgent une personnalité altérée par leur propre expérience de la vie. Les dialogues que débite Stewart avec l'aisance qu'on lui connait sont savoureux, porteurs de sens et légers dans le même temps. Une réussite à mon sens, clairement, même si en dernière intention, la naïveté totalement absente des 3/4 du film finit par pointer le bout de son nez, mais suffisamment tard pour ne pas tout gâcher.
Pour la faire courte, à deux ou trois exceptions près — la séquence du bal notamment, ou encore le passage comédie musicale dans le bar—, je me suis bien amusé devant cette petite fable douce amère qui, pour ne rien gâcher, prend place en bord de mer par beau temps, alors qu'il fait dans notre réalité un froid de canard arrosé d'averses copieuses, le dépaysement fut donc agréable.
Non vraiment, j'en suis le premier surpris, mais je crois que je serais partant pour voir d'autres films du même calibre.