Une gentille histoire pas assez drôle ni assez émouvante juste du niveau d'un téléfilm correct.

Le film développe tous les atours d’un mini « Rain Man » français. Et c’est d’ailleurs à ce film américain mythique, montrant la rencontre entre un jeune entraîneur et un autiste adulte qui vont finir par s’apprivoiser, que beaucoup de monde compare « Monsieur je-sais-tout ». Parallèle idiot dans le sens où la modestie avouée de ce dernier n’entend jamais rivaliser avec cet illustre modèle. On assiste donc à la rencontre de deux personnes que tout oppose et qui vont apprendre à se connaître, puis à s’apprécier malgré leurs nombreuses différences. Le cheminement du film est malheureusement couru d’avance tout comme la fin, mais en entrant dans la salle on sait aussi ce que l’on va voir, donc à quoi s’attendre, et qu’en terme de feel-good movie il ne pouvait que difficilement en être autrement.

On pourra apprécier néanmoins la composition d’Arnaud Ducret, plutôt et enfin bon, dans un registre différent que celui dans lequel il s’illustre régulièrement. Son jeu tout en discrétion est à saluer tout comme celui du jeune Max Baissette de Malglaive (révélé dans « Versailles ») qui s’en tire avec les honneurs dans un rôle très difficile pour un jeune acteur, celui d’un adolescent ayant le syndrome d’Asperger donc. Pas sûr qu’il soit irréprochable et vraiment comme ces malades, on est au cinéma et dans une certaine forme de simplification narrative sur le sujet. Mais son interprétation ne souffre d’aucune surenchère et n’approche jamais le ridicule dans lequel aurait pu sombrer une telle prestation. Quant à la réalisation du duo de metteurs en scène à la barre dont c’est le premier film, si elle ne marquera pas les esprits, elle est assez moderne et agréable pour ne pas trop irriter. Mais on est ni plus ni moins que dans le cadre d’un téléfilm de luxe.

On sourit parfois grâce à « Monsieur je-sais-tout » mais il manque vraiment de quelques scènes plus drôles et possibles avec un tel sujet (« Intouchables » ou récemment « Tout le monde debout » ont montré que l’on pouvait associer rire et handicap sans dépasser la ligne rouge). On a l’impression que les réalisateurs ont eu un peu peur de leur sujet et qu’il le traite en mode mineur. Quant à l’émotion, elle affleure par moments notamment sur la fin, mais on n’est pas devant le torrent de beaux sentiments (sans aller dans la mièvrerie) qu’on aurait pu attendre d’un film comme celui-ci. Les paysages sont jolis, le film se laisse regarder sans aucun déplaisir, mais l’absence de surprises et un ensemble cousu de fil blanc (coup de projecteur sur la romance attendue et inutile entre Ducret et Alice David) rangent cette histoire dans un anecdotique dommageable.

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