Monsieur Klein, en bon français, profite de l’occupation pour acheter des œuvres d’art aux juifs contraints de fuir Paris, le tout à des prix outrageusement bas. Mais il découvre qu’il a un homonyme, vraisemblablement juif mais aussi communiste et résistant. Plutôt que de faire profil bas, il en parle à la police (parce que tout le monde sait que la police est ton amie, surtout en 1942) et remue ciel et terre pour le trouver. Il tombera sur Jeanne Moreau qui l’aidera un peu en lui mentant beaucoup, puis, prêt à tout pour rencontrer son homonyme et connaître la vérité, il sera raflé et prendra son aller simple vers l’enfer.
C’est particulier. C’est pas vraiment un film d’enquête (on a aucune idée comment M Klein devine l’adresse de son homonyme), le sujet est surtout l’obsession assez absurde qui saisit Robert. Plutôt que de fuir tranquillement la France, il fera demi-tour et s’enferrera.
La réalisation est super, on voit clairement que le cadrage et le montage sont pensés pour nous raconter quelque chose. Et c’est le seul film avec Delon que j’ai vu, et il m’a vraiment plu ; je ne peux pas en dire autant du personnage de Jeanne Moreau, mais c’est à cause du personnage, pas de l’actrice.
Quand à ce scénario, je me rends compte à quel point je l’aurais détesté à l’époque de mon adolescence : pourquoi Klein poursuit des fantômes alors que l’horrible épée de Damoclès nazie le menace ? Maintenant j’accepte que Klein est plus un personnage de tragédie qu’un individu maximisateur.
Note pondérée : 7,6.
(Depuis quand les arméniens sont des "sémites" ? Bah, on va pas demander aux nazis de savoir de quoi ils parlent…)
(J’ai vu ce film avec mon père, la seule incongruité historique qu’il a relevé est le logo de la Sncf qui date clairement des années 60.)