Girault sans De Funès ?
L'oeuvre de Jean Girault, exclusivement sacrifiée à la comédie sur les planches ou sur les écrans, n'est pas des moins nuancées sur le plan qualitatif. Ici, on se trouve "en milieu de gamme". Tout...
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Jean Girault essaie de nous refaire du Pouic Pouic. Avec son scénariste Jacques Vilfrid ils nous pondent une bonne histoire de boulevard comme on les aime, pleine de quiproquos et de rebondissements, avec toute une galerie d'excellents comédiens. Ils sont en terrain connu, ce sont de grands spécialistes du vaudeville.
Mais porté à l'écran ça devient assez terne. Les gags ne sont pas très inspiré, un brin aigrillards par moment, la mise en scène et les dialogues purement fonctionnels.
Heureusement que les comédiens sont là pour dynamiser le tout. Jacqueline Maillant, dont j'attendais beaucoup, est bien moins déchaînée que dans Pouic Pouic. Elle a toujours sa drôlerie naturelle mais sa prestation est un brun décevante, elle n'a aucun moment de folie. Idem pour Galabru, affublé d'une grosse paire de lunettes, il se contente de quelques expressions d'effarement dont il a le secret mais pas de fulgurance particulière. Pierre Mondy est excellent comme d'habitude, reprenant un rôle équivalent à celui que tenait Louis de Funès dans Pouic Pouic. Il porte son personnage avec un enthousiasme et un entrain qui emportent l'adhésion. Claude Rich défend son personnage avec beaucoup de finesse, il semble s'amuser beaucoup.
Du côté des seconds rôle, Christian Marin recycle aussi son personnage de valet de chambre dans Pouic Pouic. Girault retrouve aussi France Rumilly, la fameuse soeur Clotilde des gendarmes, qui est gentillement fofolle. Maria Machado est assez bonne même si son personnage de secrétaire s'efface un peu derrière les autres. Elle ne sert qu'à se faire draguer pendant tout le film. Daniel Ceccaldi, Tommy Duggan et Albert Augier forment un trio de concurant étrangers. Ils font gaiement leur numéro en attendant que le scénario vienne s'occuper d'eux. Pierre Tornade, Paul Préboist, Jacques Martin, Pierre Bouteille, Robert Rollis et Jean Ozenne font aussi leur numéro habituel, ça amuse. On apperçois vite fait la trogne de Dominique Zardi.
Girault confirme ça capacité à composer une distribution idéale et à mettre les acteurs en confiance pour en tirer toute la fantaisie. On sent qu'ils s'entendent bien sur ses films, qu'ils s'amusent beaucoup dans cette ambiance bon enfant où ils peuvent donner libre cours à leur invention. On peut lui rendre cet hommage, il a l'humilité de considérer que ce sont eux les artistes de ses films, et leur laisse suffisament de liberté pour inventer, défendre au mieux leur personnage. Alors que beaucoup de cinéastes du même acabit (Bastia, Rigaud, Laviron...) les pressent, baclent les scènes.
Finalement, il ne manque à ce film que de décoler cinématographiquement.
Créée
le 23 janv. 2021
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