La comédie de Mario Camerini, tournée en 1937, donne une image joviale de l'Italie mussolinienne, et plus particulièrement de ses couches populaires. On ne s'en étonnera pas, de même qu'on ne s'étonnera pas davantage que le film, comme plus tard le cinéma français d'inspiration pétainiste, oppose les valeurs des travailleurs italiens à celles de la haute bourgeoisie, superficielle et oisive. Le sujet de la comédie est à cet égard très concret.
Au cours d'une croisière qu'il s'est payée à force de de travail et d'économies, Gianni s'éprend de la riche aristocrate Donna Paola, qu'un quiproquo lui fait prendre Gianni pour un homme de sa caste, le noble Monsieur Max.
Contrairement aux apparences, Camerini ne se lance nullement dans une quelconque dynamique de vaudeville. D'abord, tournant le dos à la farce, il ne poursuit que le but de convaincre Gianni, qui se ruine inutilement, que la domestique de sa maitresse, Lauretta, est bien plus méritante. Et puis, la composition d'amoureuse d'Assia Noris, la jolie femme de chambre, et celle, modeste et juste, de Vittorio de Sica, prolo sympathique aveuglé un temps par le luxe et un peu dépassé par son usurpation, nous convainquent aisément du charme et du sentimentalisme légers qui émanent des deux personnages.
Une fantaisie superficielle mais agréable.